L’ordonnance électronique prête à être déployée à grande échelle

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Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Le projet Recip-e des prescriptions médicales électroniques est prêt pour le grand déploiement. Voilà ce qu’a annoncé la ministre de la santé, Laurette Onkelin

Recip-e est la dénomination du système par lequel les ordonnances sont conservées et délivrées électroniquement en toute sécurité au prestataire de soins ou au pharmacien. La solution logicielle est testée depuis 2011 déjà et est à présent tout à fait prête à être massivement déployée. Tel sera le cas d’abord chez les médecins et les pharmaciens.

“Le pharmacien doit en moyenne appeler cinq fois par jour un médecin, parce qu’il ne peut lire son ordonnance”, déclare la ministre de la santé, Laurette Onkelinx. “Cela peut engendrer des situations dangereuses, comme une overdose.”

Voilà pourquoi les médecins utilisant Recip-e – une extension de la plate-forme eHealth – auront la possibilité de transférer leurs prescriptions par la voie électronique via une connexion sécurisée. Le patient ne recevra qu’un code-barres qu’il devra faire scanner chez le pharmacien. Via une connexion avec MyCareNet, le pharmacien pourra aussitôt contrôler si le patient est assuré. Si le médicament n’est pas réceptionné, le médecin aura encore la possibilité d’annuler sa prescription.

“Un avantage supplémentaire, c’est que l’ordonnance électronique ne peut être falsifiée, contrairement aux actuelles prescriptions papier”, affirme la ministre. “Il est aussi possible de vérifier directement si le médicament provoque un problème au cas où le patient serait allergique ou sensible.”

L’objectif n’est provisoirement pas de contraindre l’utilisation de cette nouveauté. “J’estime qu’elle se généralisera rapidement d’elle-même”, ajoute encore Onkelinx.

Aussi chez les dentistes et kinésistes

Quelque 95% des 17 progiciels différents utilisés par les généralistes sont actuellement déjà homologués pour Recip-e. Du côté des pharmaciens, l’on en est à 40 pour cent. D’ici la mi-2014, tous les progiciels devraient être fin prêts, de sorte qu’il n’y ait plus d’obstacle à un déploiement à grande échelle.

Plus tard cette année encore, l’on appréhendera les progiciels pour les dentistes, puis ceux pour les kinésistes et les infirmières/infirmiers. A plus long terme, l’on s’occupera aussi des demandes pour les radiographies, laboratoires cliniques et les ordonnances des spécialistes. “Techniquement, nous sommes en fait parés. Ce n’est plus à présent qu’une question d’homologation des progiciels nécessaires ainsi que de convaincre tout le monde des avantages du système”, conclut Marc Nyssen, chef du projet Recip-e qui a été développé par Accenture et dont Belgacom se charge de l’hébergement.

eHealthBox

L’ordonnance électronique sera en outre complétée aussi par ce qu’on appelle l’eHealthBox, une alternative sécurisée à la lettre que le patient reçoit souvent, lorsqu’il est orienté vers un autre médecin ou un spécialiste. Quatre mille généralistes expérimentent pour l’instant le système qui est opérationnel depuis avril 2013 déjà. “L’eHealthBox offre également toutes les fonctionnalités d’un système de messagerie électronique, mais ici sécurisé d’un bout à l’autre”, explique Frank Robben de la plate-forme eHealth. “Chaque prestataire de soins se charge de la création de sa paire de clés: une clé publique et une autre privée. Il n’y a qu’ainsi que la sécurité peut être garantie”, prétend Robben.

Ici encore, l’objectif est de connecter d’abord les généralistes, puis les hôpitaux et les laboratoires. “Au cours des prochains mois, les kinésithérapeutes et les infirmières/infirmiers auront aussi accès à l’eHealthBox”, ajoute encore Robben. # (Belga/KVdS)

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