Saskia Van Uffelen

L’heure de la Digital Transformation Woman of the Year a sonné

Saskia Van Uffelen Saskia Van Uffelen est CEO de la filiale BeLux d'Ericsson et a été élue en 2012 'Digital Champion' pour la Belgique.

Depuis mon élection au titre d’ICT Woman of the Year en 2011, le secteur ICT est devenu beaucoup plus ouvert aux femmes. Mais tout n’est pas gagné pour autant. A une époque où notre société adopte le numérique à un rythme effréné, les entreprises ont plus que jamais besoin dans leur transformation de compétences typiquement féminines comme la créativité et le sens de l’innovation.

Si nous ne voulons pas faire l’impasse sur la prochaine génération de jeunes femmes, il est impératif de rendre le secteur plus attractif. Car il n’est plus désormais question d’ICT, mais de transformation numérique à laquelle chaque entreprise sera confrontée.

Si je fais le bilan de ces 6 dernières années, je peux m’estimer satisfaite. Avant 2011, les femmes étaient pratiquement taboues dans l’ICT. L’élection de l’ICT Woman of the Year a fait comprendre aux femmes qu’elles jouaient un rôle aussi important que les hommes dans la technologie. Et la désignation d’une Young ICT Lady of the Year a ouvert le thème à la jeune génération de femmes.

Ce serait pourtant une grave erreur de continuer à parler exclusivement d’ICT. D’autant que ce concept évoque chez la plupart des femmes une image stéréotypée du ‘nerd’. Du coup, les femmes de 2017 préfèrent encore toujours renoncer à un emploi dans ce secteur. Et le même problème se pose à mes yeux dans nos universités. Nos établissements continuent à enseigner comme voici 20 ans des matières obsolètes. Et commettent une double erreur : ne pas proposer les compétences adéquates face à ce nouveau monde numérique et ne pas rendre les formations suffisamment attractives pour les femmes. Du coup, la pénurie de femmes risque de se prolonger longtemps encore.

Désormais, la transformation numérique est une réalité remettant en cause toute organisation. Qu’il s’agisse d’une compagnie d’assurances, d’un voyagiste ou d’un énergéticien, chacun devra prendre le train du numérique. Nos entreprises n’ont pas le choix et doivent s’uberiser. Une société du numérique signifie que tout est interconnecté. Une réalité que nous devons traduire au niveau de l’enseignement et de la vie économique. Transmettons donc désormais les compétences nécessaires à mettre en oeuvre les évolutions numériques disponibles dans la vie de tous les jours. Apprenons-leur à utiliser l’ICT pour améliorer notre société numérique.

Certes, de nombreuses initiatives existent pour transmettre aux jeunes des compétences numériques. Qu’il s’agisse de Coderdojo, BeCentral, digitalchampions.be ou de l’élection annuelle de l’ICT Woman et de la Young ICT Lady of the Year. Autant de projets destinés à stimuler le secteur du numérique et à faire avancer les choses, ce qui est plus que nécessaire. Cela dit, enseigner des compétences numériques est une chose, mais apprendre à les utiliser dans la société numérique représente un autre défi encore. Un défi qui ouvre des opportunités pour les femmes au cours des prochaines années.

Dans la nouvelle économie belge de la connaissance, le sexe ne joue plus aucun rôle. Tout est une question de compétences. La transformation numérique se révèle par ailleurs positive pour la femme à un autre niveau : les entreprises se structurent de plus en plus comme des organisations plates. En d’autres termes, le plafond de verre disparaîtra donc et les équipes collaboreront autour de projets spécifiques. Du coup, un meilleur équilibre hommes/femmes s’installera automatiquement, offrant dès lors davantage de chances au sexe féminin.

La transformation numérique est inéluctable. Tirons-en profit en augmentant sensiblement le nombre de femmes actives dans le numérique au cours des prochaines années. J’appelle les entreprises, les pouvoirs publics et l’enseignement à bannir ce terme démodé et sexiste d’ICT. Nous devons impérativement stimuler l’arrivée des femmes en rendant les études et les emplois plus attractifs pour elles. Car il est évident que nous aurons plus que jamais besoin des femmes. Des femmes désireuses de relever le défi du numérique dans la société.

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