L’Europe se retrouve sans adresses IPv4

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Pieterjan Van Leemputten

Le gestionnaire des blocs d’adresses IP prévient qu’il a attribué le tout dernier bloc de 1.022 adresses. Il lance donc un appel à faire grand cas d’IPv6, où notre pays est à la pointe.

RIPE (Réseaux IP Européens) annonce avoir attribué le 25 novembre le dernier bloc /22 IPv4 et se retrouver donc sans adresses IPv4. Cela n’est pas une surprise, puisque ces adresses sont allouées depuis plus de dix ans déjà. Pour RIPE, cette annonce constitue surtout l’occasion de souligner une fois encore que chaque acteur internet doit préparer son infrastructure pour IPv6, un protocole de réseau qui existe depuis des années déjà.

IPv4, c’est l’ancienne norme pour adresses IP, qui ne peut générer que 4,2 milliards d’adresses uniques. Cela semblait beaucoup lors de la naissance d’internet, mais cela s’avère à présent trop peu dans un monde où tout est connecté. La solution s’appelle IPv6 qui est capable d’attribuer 340 sextillions (‘undecillion’ en anglais, soit un million à la puissance six – avec 36 zéros) d’adresses IP uniques.

“Sans un large déploiement d’IPv6, on risque d’entrer dans un futur, où la croissance d’internet sera inutilement limitée. Pas par un manque de connaissance, de matériel technique ou d’investissements, mais par une carence d’identificateurs réseautiques uniques. Nous avons encore un long chemin à parcourir et nous invitons toutes les parties intéressées à jouer leur rôle en soutenant le déploiement d’IPv6”, affirme RIPE dans son communiqué.

Les entreprises ayant encore besoin d’un bloc d’adresses IPv4 peuvent certes s’inscrire sur une liste d’attente. Lorsque des firmes existantes cesseront leurs activités, leurs adresses IPv4 se libéreront et seront alors redistribuées.

Pour les consommateurs et les PME, le manque d’adresses IPv4 ne pose guère de problème. Ils se voient attribuer une adresse par leur fournisseur internet. La difficulté se pose essentiellement aux acteurs internet, qui doivent investir davantage pour rendre leur infrastructure compatible avec IPv6.

Dans notre pays, cela ne semble du reste pas être un gros problème. Aujourd’hui, selon Google, un peu moins de trente pour cent (29,57 pour cent) du trafic transite par IPv6. La Belgique y est le numéro un mondial avec 49,59 pour cent, suivie par l’Allemagne (44,95 pour cent) et la Grèce (43,5 pour cent). Les pays voisins, à savoir les Pays-Bas et la France, en sont respectivement à 20 et à 34,9 pour cent.

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