L’Europe compte le plus de déchets électroniques par habitant au monde
Le volume de déchets électroniques augmente. En Europe, alors que beaucoup d’entre eux sont recyclés, la moitié au moins atterrit encore dans les décharges.
Selon le Global E-waste Monitor, la quantité mondiale de déchets électroniques a connu une hausse de 21 % ces cinq dernières années. En 2019, elle s’élevait à 53,6 millions de tonnes. En 2018, à 51,8 millions de tonnes. Et en 2014, à 44,4 millions de tonnes. Par “déchets électroniques” (ou “déchets d’équipements électriques et électroniques” – DEEE), il faut entendre tous les déchets contenant des batteries ou pourvus d’un raccord d’alimentation électrique. Sur ces 53,6 millions de tonnes, seuls 17,4 % sont collectés et recyclés.
Le recyclage se renforce, mais pas assez
L’Europe, et plus particulièrement l’Europe occidentale, s’en sort à la fois mieux et moins bien selon les interprétations. Chaque année, le continent européen génère 12 millions de tonnes de déchets électroniques, soit 16,2 kilos par habitant.
Notre score est donc pire que celui de l’Asie (24,9 millions de tonnes au total, mais seulement 5,6 kilos par habitant), l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud (13,1 millions de tonnes au total, soit 13,3 kilos par habitant) et l’Afrique (2,9 millions de tonnes au total, soit 2,5 kilos par habitant). Seule l’Océanie enregistre un résultat similaire à celui de l’Europe, avec un total de 0,7 million de tonnes, soit 16,1 kilos par habitant.
Bonne nouvelle, cependant : la collecte et le recyclage de cette catégorie de déchets sont plus performants en Europe. C’est en effet le cas pour 42,5 % de tous les déchets électroniques en Europe, contre seulement 11,7 % en Asie, 9,4 % en Amérique du Nord et du Sud, 0,9 % en Afrique et 8,8 % en Océanie.
Cela nous laisse toutefois avec près de 9,3 kilos par habitant qui ne sont pas recyclés via les canaux adéquats, soit plus que le volume total de déchets électroniques par habitant dans certaines régions du monde.
L’Europe occidentale
Le rapport s’est aussi penché plus spécifiquement sur le cas de l’Europe occidentale, qui affiche un taux de recyclage de 54 %. Nous déplorons tout de même 20,3 kilos de déchets électroniques par habitant, ce qui est un chiffre nettement supérieur à la moyenne européenne. S’il est vrai que nous en recyclons la moitié, nous générons aussi bien plus de déchets de cette catégorie que ne le font d’autres régions.
Le Global E-waste Monitor est un rapport du Global E-waste Statistics Partnership, auquel participe notamment l’UIT (Union internationale des Télécommunications). Les États-Unis et l’OMS participent eux aussi à l’élaboration de ces statistiques.
À l’occasion de cette étude, les chercheurs ont par ailleurs noté que le manque de recyclage empêche aussi de récupérer des matériaux précieux tels que l’or, l’argent, le cuivre ou le platine. Si cette tendance se poursuit, nous atteindrons d’ici 2030 le chiffre de 74 millions de déchets électroniques par an.
Toutefois, le rapport laisse entrevoir l’espoir d’une augmentation du recyclage. Ainsi, en 2014, seuls 61 pays, soit 44 % de la population mondiale, avaient mis en place une politique ou une législation en matière de gestion des déchets électroniques. Mais depuis octobre 2019, ce chiffre est passé à 78 pays, soit 71 % de la population mondiale. La Chine et l’Inde, par exemple, ont fourni davantage d’efforts entre-temps.
Par catégorie de produits
La catégorie de déchets la plus représentée est celle des petits appareils ménagers, c’est-à-dire notamment les aspirateurs, appareils photo et autres ventilateurs, qui représentaient 17,4 millions de tonnes en 2019. En deuxième position : les gros appareils ménagers (lave-linge, sèche-linge, fours, etc.), avec 13,1 millions de tonnes.
Pour les “équipements d’échange thermique”, le rapport a réservé une catégorie séparée. Celle-ci regroupe entre autres les climatiseurs et les réfrigérateurs, qui avec 10,8 millions de tonnes, constituent la catégorie de déchets ayant le plus augmenté (+7 %) dans les statistiques depuis 2014. Suivent les écrans (y compris de télévision), avec 6,7 millions de tonnes, les petits équipements informatiques et de télécommunications (4,7 millions de tonnes) et les lampes (0,9 million de tonnes).
Constat frappant : chacune de ces catégories a augmenté de 2 à 7 % depuis 2014, excepté les écrans, dont le poids total a diminué d’un pour cent. D’après le rapport, toutefois, cela ne signifie pas que ces écrans finissent moins souvent au rebut, mais simplement qu’ils pèsent moins lourd qu’avant. En effet, nous utilisions auparavant des écrans à tube cathodique, plus massifs, à la différence des variantes actuelles, plus fines et plus légères.
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