L’eID sécurise les huissiers de justice

Stefan Grommen Stefan Grommen est rédacteur de Data News.

Après avoir connu certains soucis en matière de sécurité d’accès (à des informations souvent sensibles et confidentielles), la Chambre nationale des huissiers de justice (CNH) a opté pour l’eID comme outil d’accès. En partenariat avec son prestataire de services IT Link Int. associé à The eID Company.

Après avoir connu certains soucis en matière de sécurité d’accès (à des informations souvent sensibles et confidentielles), la Chambre nationale des huissiers de justice (CNH) a opté pour l’eID comme outil d’accès. En partenariat avec son prestataire de services IT Link Int. associé à The eID Company.

Notre pays compte de l’ordre de 520 huissiers de justice, mais quelque 6.000 collaborateurs sont habilités à accéder à la base de données et aux applications de la Chambre nationale. Et si les huissiers sont aujourd’hui largement informatisés, on recense une vingtaine de de fournisseurs de logiciels spécialisés pour ce secteur, qui proposent des applications client/serveur. Tandis que les huissiers travaillent dans des environnements très variés, allant de Windows à l’iSeries (AS/400) en passant par le client léger notamment.

Pour l’huisser, se posait un double défi: d’une part, identifier et authentifier la personne qui accède via l’internet aux applications et données de la Chambre et qui échange avec elle des dossiers; et, d’autre part, assurer une traçabilité des transactions. Le tout dans un environnement IT complexe et distribué.

A noter que du côté de la Chambre, l’informatisation est prise en charge par Link Int., qui assure le service IT et a notamment mis en place la plate-forme GSB (Gerechtsdeurwaarder Service Bus) qui sert d’outil d’autorisation et fait office de passerelle entre la Chambre et les différents organismes disposant d’informations nécessaires au travail des huissiers (sources authentiques). A noter que la plate-forme de la Chambre s’appuie sur les outils Ensemble (outil d’intégration et de déploiement rapides) et Caché (base de données objets) d’InterSystems.Après de premiers contacts en octobre 2007, la Chambre et son partenaire Link Int. lancent en mai 2008 un premier pilote basé sur la carte d’identité électronique dans le cadre d’un projet avec The eID Company, une jeune société basée à Wavre et spécialisée dans les applications de l’eID (voir encadré).

“Notre souci premier a été d’analyser les processus d’échanges entre les huissers et la Chambre car il n’était pas question de livrer uniquement un logiciel dans une boîte, insiste d’emblée Hugues Dorchy, cofondateur de The eID Company. Notre volonté était de mettre un bouclier de blindage pour l’acheminement des messages.”

En pratique, l’huissier ou son collaborateur se connecte avec sa carte eID et un log-in après avoir lancé son application locale, après quoi la plate-forme de The eID Company assure la vérification de l’identité de l’utilisateur (sur un serveur sécurisé) et crée un ticket d’authentification, avec horodatage pour assurer la traçabilité. Enfin, la connexion au serveur de la Chambre est établie.

“La solution proposée par The eID Company offrait non seulement un excellent rapport prix/qualité, mais était également efficace, customisable et ouverte aux évolutions futures envisagées par la Chambre, notamment au niveau de la signature numérique ou de la carte eID pour étrangers, explique pour sa part Patrick Van Buggenhout, responsable général e-huissier de justice à la CHN. La Chambre démontre ainsi sa volonté de regarder vers l’avenir et entend prendre une place nouvelle dans le milieu judiciaire belge. Même si nous ne recherchions pas l’innovation pour l’innovation, mais plutôt une optique de sécurité.”

De son côté, Danny Nuyens, project manager chez Link Int. ajoute que la solution pouvait être implémentée dans des environnements très variés (clients légers, terminaux et PC au niveau client, et de Windows à OS/400 en serveur), que la petite taille de The eID Company assurait une réactivité et une flexibilité maximales, et que la solution pouvait s’intégrer sous forme de bloc Lego dans le projet d’informatisation des huissiers. “Peu de sociétés auraient été capables de répondre à nos besoins”, insiste Patrick Van Buggenhout, qui parle d’une “Rolls Royce au prix d’une Renault.”

Par ailleurs, Hugues Dorchy insiste sur le fait que “la Belgique est le premier pays à implémenter ce type de solution sécurisée” et que “l’interopérabilité de la carte eID belge pourra permettre d’aller au-delà des frontières de notre pays.”

Le déploiement de la solution est actuellement en cours et devrait être teminée d’ici la fin février ou le début mars. Dans une première phase, la plate-forme supportera 850.000 messages par jour, mais plusieurs millions sont prévus à terme.

“La Chambre a désormais acquis une expertise que l’on pourrait mettre au service du monde judiciaire belge”, confie encore Van Buggenhout.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire