L’armée chinoise achète un logiciel de mapping louvaniste (UPDATE)

. © Luciad
Pieterjan Van Leemputten

Selon un journal chinois, la Chine a acquis ‘la Ferrari des logiciels de war room’. Or cette Ferrari sort d’un garage de Louvain, même si l’entreprise elle-même le dément.

Il s’agit en l’occurrence de LuciadLightspeed de Luciad, une émanation de la KU Leuven spécialisée dans les systèmes d’informations géo-spatiales, qui a été rachetée l’année dernière par la firme suédoise Hexagon.

Selon le South China Morning Post, il n’est pas uniquement question d’un logiciel cartographique, mais aussi du même système d’informations que les Etats-Unis et l’OTAN notamment utilisent pour cartographier les situations de guerre en temps réel.

C’est ainsi que Luciad collecte les données de drones, de radars, de capteurs, ainsi que des images de satellites, avant de les cartographier en temps réel en objets animés rapides avec une précision de l’ordre de trois centimètres. Les Etats-Unis utilisent Luciad entre autres en support de leurs missions secrètes, selon le journal.

Mais ce rachat suscite la controverse. Le South China Morning Post évoque ainsi deux cas de figure. D’une part, la Chine exige des fournisseurs étrangers qu’ils montrent leur code-source aux autorités. Cela permettrait alors à la Chine de visionner tous les détails, mais aussi les capacités du logiciel utilisé, on le rappelle, par l’OTAN et les Etats-Unis pour contrôler des situations militaires.

Par ailleurs et surtout si la Chine n’a pas accès au code-source, il ne serait pas exclu, à en croire un expert en sécurité chinois interrogé par le journal, qu’il soit question de code permettant à Luciad (ou à d’autres logiciels) de visualiser son utilisation par les Chinois.

Luciad n’a pas précisé au journal chinois quelle réponse elle a donné à la Chine quant au visionnement du code-source. Pour sa part, Data News a aussi demandé quelques commentaires à ce propos à la firme louvaniste, mais celle-ci n’a provisoirement pas réagi.

Update 16 heures:

Dans une réaction, Hexagon informe Data news que l’information publiée par le South China Morning Post n’est pas correcte. “Nous sommes très honorés de la critique élogieuse, mais la teneur de l’article est totalement incorrecte”, déclare Christophe De Preter, chief commercial officer chez Hexagon.

Hexagon et Luciad possèdent bien une filiale en Chine et y vendent du software de mapping dans divers secteurs. Mais il ne s’agit aucunement d’une solution militaire, comme il est question dans l’article, et moins encore d’un logiciel qui intéresse le département de la défense chinois. “Nous y respectons les réglementations européenne et américaine en matière d’exportation de technologie”, conclut De Preter.

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