L’appli de sport Strava affiche des renseignements sensibles sur les activités militaires au Moyen-Orient
Une carte interactive du traceur GPS Strava révèle des informations sensibles sur l’emplacement et les activités de soldats américains en Afghanistan, en Irak et en Syrie. Voilà ce qu’on peut lire dans le journal The Washington Post.
La ‘Global Heatmap’ de Strava exploite des renseignements fournis par les satellites pour cartographier l’emplacement et les mouvements des utilisateurs. Cela ne se passe certes pas en temps réel, mais de manière cumulée sur une période de deux ans. Les activités sportives des utilisateurs de Strava sont enregistrées par leur smartphone ou des fitness-trackers tels les Fitbit. Des zones et des routes, où il y a de l’activité, sont plus ou moins éclairées sur base de l’intensité de celle-ci.
Les routes d’approvisionnement en évidence
L’Europe et la majeure partie des Etats-Unis sont mises fortement en évidence sur la ‘Heatmap’, étant donné que des millions de personnes y utilisent un traceur GPS pour tenir à jour leurs activités sportives. Dans les zones de guerre et les déserts dans des pays comme l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie, la carte est quasiment entièrement sombre, à l’exception de quelques petits points lumineux liés à des bases militaires connues et peut-être aussi à des sites inconnus, mais sensibles. La ‘Heatmap’ affiche les trajets d’entraînement les plus utilisés par les utilisateurs. Certains traits sortent cependant des bases militaires et pourraient donc représenter de possibles routes suivies par des patrouilles intégrant des soldats porteurs de leur traceur GPS. La carte d’Afghanistan affiche ainsi un véritable réseau de lignes reliant différentes bases militaires et met donc en évidence les routes d’approvisionnement, selon The Washington Post.
La carte a été publiée en novembre dernier déjà, mais ce n’est que ce week-end qu’on s’est rendu compte qu’elle contient aussi des renseignements sensibles. Cette découverte a été faite par un jeune Australien de vingt ans, Nathan Ruser, un étudiant en sécurité internationale.
Le ministère américain de la défense explique qu’il examine l’affaire. “Le récent dévoilement de données souligne l’importance d’une sensibilisation à diverses situations, lorsque des soldats partagent des données personnelles”, affirme Audricia Harris, porte-parole du Pentagone, à l’agence de presse française AFP.
Selon la firme Strava, le problème peut être aisément résolu: “Les athlètes qui ont rendu leurs données ‘privées’, ne voient pas les données collectées.”
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