Kyndryl formellement scindée: une relation à distance avec IBM

© Kyndryl
Pieterjan Van Leemputten

Kyndryl est désormais une entreprise cotée à la bourse et autonome d’IBM. Il ne s’agit pas d’une filiale, mais d’une entité séparée. Qu’est-ce que cela signifie? Et à quoi la relation avec IBM va-t-elle ressembler dans le futur?

Avec ses 90.0000 collaborateurs, Kyndryl ne doit pas vraiment prendre son envol. L’entreprise, désormais dirigée par le CEO Martin Schroeter, voit surtout double lors de sa première conférence de presse formelle. ‘Tout un chacun qui vole, possède un téléphone, utilise les télécoms,… recourt en quelque sorte à Kyndryl en arrière-plan’, déclare Rick Ruiz, President for Strategic Markets chez Kyndryl. ‘Nous disposons de 27.000 années d’expérience rien qu’en Grande-Bretagne et en Irlande’, ajoute Tosca Maria Colageni, responsable de cette zone.

En bref, Kyndryl annonce qu’avec ses services gérés, elle sera exactement le même partenaire qu’était IBM jusqu’il y a peu.

En même temps, la firme insiste sur le fait que cela se fera dorénavant mieux et plus librement. Dans la zone EMEA, plusieurs régions géographiques seront consolidées, ce qui fait qu’il y aura dix ‘land managers’ (pour le Belux, il s’agit de Liesbet D’Hoker) et 21 marchés stratégiques. ‘Avec ce type d’organisation basée sur les pays, nous voulons disposer d’une structure plus rapide et plane se focalisant davantage sur les clients’, poursuit Colageni.

Autre entreprise, autres partenaires

Qu’est-ce qui va rendre Kyndryl plus performante sans IBM? Cela tient à la liberté, selon les gens de Kyndryl. ‘En tant qu’entreprise indépendante, nous aurons la latitude de croître avec les partenaires que nous voulons. Avant, nous étions plongés dans l’écosystème IBM, mais à présent, nous pourrons choisir des partenaires d’une autre ampleur’, précise Sam Maatallah, General Manager for Global Alliances and Strategic Markets.

Il convient d’y ajouter aussi la focalisation sur des marchés en croissance: edge, cloud, 5G et sécurité. Il nous revient à cet égard que Kyndryll a ces derniers mois doublé ses certificats pour Google Cloud, Azure et AWS. ‘Mais en même temps, IBM restera l’un de nos principaux partenaires, même si nous croîtrons avec d’autres acteurs.’

En outre, Kyndryl ciblera six domaines: Network & edge, Security & resilience, Applications data & AI, Digital workplace services, cloud enterprise & Z-cloud et, enfin, les services généraux dans le nuage. Il apparaît ainsi que nombre de ces services reposeront sur les compétences liées aux produits d’IBM.

Toujours un tant soit peu liée à IBM

En tout, Kyndryl compte quelque quatre mille clients, représentant un marché de 500 milliards de dollars, apprend-on encore. Le principal client est IBM même. ‘Nous continuerons d’entretenir une puissante relation. Nous lancerons encore et toujours des choses en commun sur le marché, mais cela nous donnera aussi plus de liberté pour travailler avec d’autres acteurs ou pour conclure des partenariats’, affirme Maatallah.

En résumé, Kyndryll jouira surtout d’une plus grande liberté et flexibilité sans l’énorme poids d’IBM. Même si tout cela est relatif, puisque la nouvelle entreprise occupera directement 90.000 personnes. En fait, il ne s’agit pas tant d’une scission, mais plutôt d’une transition vers une relation LAT (à distance) ouverte.

IBM demeurera indissociablement liée à Kyndryll, et les deux entreprises continueront de collaborer étroitement, mais Kyndrill aura désormais la liberté de trouver d’autres partenaires, sans que quelqu’un tout en haut de la hiérarchie n’évoque une offre similaire dans la gamme d’IBM.

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