Kaspersky interrompt sa collaboration avec Europol

Eugene Kaspersky © REUTERS
Els Bellens

L’UE a voté une motion interdisant à Kaspersky d’encore vendre ses logiciels aux institutions de l’Union européenne. L’entreprise antivirus arrête par conséquent de collaborer avec Europol et NoMoreRansom.

Les problèmes politiques auxquels doit faire Kaspersky, prennent de l’ampleur. Après que les Etats-Unis aient littéralement expulsé l’entreprise pour une prétendue immixtion des autorités russes, voici à présent que l’UE voudrait interdire l’utilisation des logiciels antivirus de Kaspersky au sein de ses institutions.

La motion votée porte sur la cyber-défense. Elle stipule notamment que l’Europe a besoin d’une meilleure protection contre les attaques d’états totalitaires tels la Corée du Nord et la Russie. En outre, elle comprend un passage des plus étonnants, dans la mesure où elle “demande à l’UE d’effectuer une analyse approfondie des logiciels, des appareils IT et de communication, mais aussi de l’infrastructure utilisés par ses institutions, afin d’en exclure les programmes et l’équipement potentiellement dangereux, ainsi que d’en interdire ceux, dont le caractère mal intentionné est confirmé, comme ceux de Kaspersky Lab”.

C’est cette dernière phrase qui pose question dans la mesure où provisoirement, aucune preuve tangible des fautes soi-disant commises par Kaspersky Lab n’a encore été publiquement présentée. En fait, la motion approuvée emprunte simplement le raisonnement d’autres autorités. C’est ainsi que le gouvernement néerlandais avait précédemment déjà annoncé qu’il allait exclure le fournisseur de produits de sécurité russe de ses institutions publiques. Et les Etats-Unis sont depuis assez longtemps déjà adeptes d’un bannissement, ce que Kaspersky conteste en justice.

Sur Twitter, Eugene Kaspersky, fondateur de Kaspersky Lab, se dit déçu de la motion. Il signale immédiatement aussi que son entreprise va arrêter toute collaboration avec divers services de police, tels Europol. Kaspersky Lab collabore depuis une vingtaine d’années déjà avec Europol. Dans le cadre d’une récente initiative, NoMoreRansom, la firme de sécurité s’associe aussi avec Intel Security et des services de police en vue libérer des ordinateurs contaminés avec du ransomware (rançongiciel). Cette collaboration est donc à présent provisoirement interrompue.

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