Intigriti lève 21 millions d’euros

Inti De Ceukelaire et Stijn Jans © Emy Elleboog
Pieterjan Van Leemputten

La plate-forme de pirates éthiques Intigriti récolte des fonds pour la deuxième fois. Elle entend ainsi croître en Asie et aux Etats-Unis et accélérer ses propres détections et rapportages.

Intigriti travaille pour les entreprises qui font contrôler par des hackers éthiques leur appli, site web ou d’autres outils encore. Si la communauté d’Intigriti découvre un problème de sécurité, ce dernier fait l’objet d’un rapport, afin que l’entreprise puisse le résoudre avant que des pirates malveillants n’en abusent. En échange, les hackers éthiques reçoivent une récompense financière.

En 2020, l’entreprise avait déjà levé 4,14 millions d’euros, auxquels viennent à présent s’ajouter 21.133.700 autres millions. La phase de capitalisation a été dirigée par Octopus Ventures, par l’investisseur existant ETF Partner et par EnBW New Ventures.

Avec cet argent, Intigriti veut étendre ses activités européennes, mais aussi se tourner activement vers les Etats-Unis et l’Asie. En tout, elle souhaite recruter plus de deux cents personnes en Grande-Bretagne, dans le reste de l’Europe et à Singapour. La communauté des hackers de quelque 50.000 personnes sera aussi élargie, afin que cela devienne une occupation à part entière pour certains.

Détecter et rapporter plus rapidement

Côté technologique, la détection, le rapportage et la validation des failles seront accélérés. ‘La vitesse est l’un des principaux facteurs dans la lutte contre le cybercrime. En tant que pirate éthique, vous devez toujours avoir une longueur d’avance sur les cybercriminels. En misant davantage encore sur l’automatisation, nous diminuerons la durée de détection et offrirons à nos pirates éthiques plus de latitude pour l’aspect créatif et humain’, déclare Inti De Ceukelaire, en charge de la communauté des hackers chez Intigriti.

Intigriti a été fondée en 2016 par son actuel CEO Stijn Jans. Même si l’entreprise a crû de 650 pour cent depuis 2020, il ne s’attend pas à une pénurie de pirates éthiques: ‘Nous pensons que la sécurité participative deviendra d’ici 2026 un choix de carrière standard pour les talents néo-diplômés en cybersécurité, et dépassera la consultance sur le plan de la popularité. 66 pour cent de nos hackers signalent vouloir échanger leur emploi fixe contre notre façon de travailler. La culture du télétravail a assurément engendré de nouveaux risques sécuritaires, mais elle a également permis aux entreprises d’attirer des talents du monde entier, auxquels elles n’avaient pas accès précédemment.’

Côté clients, Intigriti a aussi réussi à s’attirer quelques grands noms. Fin de l’année dernière, l’entreprise annonçait en effet que le géant des puces Intel recourrait désormais à ses hackers éthiques. En tout, l’entreprise a déjà versé quasiment 5 millions d’euros à des pirates au niveau mondial.

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