Huawei: ‘Pas de conflit d’intérêts avec Belgacom’

Pieterjan Van Leemputten

Huawei réagit aux accusations d’espionnage et aux services de consultance prestés par le président de Belgacom, Michel Moll.

Huawei réagit aux accusations d’espionnage et aux services de consultance prestés par le président de Belgacom, Michel Moll.

Le fabricant télécom chinois reste concis, mais dément que Moll soit allé trop loin: “Mr. Moll, qui a acquis une longue expérience dans l’industrie télécom, fournit desservices de consultance stratégique à Huawei, qui n’ont rien à voir avec la Belgique ou l’Europe. Les deux parties respectent en l’occurrence le principe des intérêts non-conflictuels.”

L’entreprise regrette également les affirmations, selon lesquelles elle se livrerait à de l’espionnage pour le compte des autorités chinoises. “Le fait est qu’il n’y a pas la moindre preuve pour étayer ces affirmations mensongères”, peut-on lire dans un communiqué. “Nous n’allons pas mettre en péril ni notre succès commercial international, ni l’intégrité des réseaux de nos clients en permettant à des acteurs extérieurs, des autorités ou autres d’y avoir accès.”

“Huawei adopte une attitude ouverte, transparente et franche et est prête à collaborer avec n’importe quelle autorité, client ou partenaire afin de combattre ensemble les menaces contre la cyber-sécurité et de relever d’autres défis éventuels.”

Les accusations d’espionnage datent depuis bien avant les incidents de piratage et les activités secondaires de Michel Moll. C’est surtout l’industrie télécom et le gouvernement américains qui ont, il y a quelques années déjà, exprimé leur méfiance vis-à-vis d’Huawei et de ZTE. Cette prise de position a été ultérieurement partagée par le gouvernement britannique, ainsi que par quelques autres autorités européennes qui préfèrent ne pas mêler ces entreprises aux adjudications de contrats publics. Depuis octobre 2012, la sécurité d’Etat belge affirme tenir aussi Huawei à l’oeil.

Cette méfiance doit toutefois être prise avec une importante réserve. C’est ainsi que les Etats-Unis ne sont par définition pas enthousiastes quant au fait qu’un acteur chinois engrange des parts de marché à un rythme accéléré. De plus, depuis cette année, il semble que la NSA elle-même utilise plusieurs entreprises technologiques américaines pour mettre sur écoute tant ses propres citoyens que des étrangers. Il est possible que la méfiance vis-à-vis des entreprises chinoises s’explique en partie par le fait que leur équipement soit plus malaisé à infiltrer pour les services de renseignements américains que celui développé dans leur propre pays.

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