Huawei entend remplacer Android par son propre système d’exploitation

Richard Yu, CEO of Huawei Technologies Consumer Business Group. © Reuters
Pieterjan Van Leemputten

La direction du département à la consommation d’Huawei déclare que son propre Harmony OS tournera l’année prochaine sur tous ses smartphones. Voilà qui sonne comme un adieu à Android.

Richard Yu, en charge notamment des smartphones chez le géant télécom chinois, a signalé lors de la conférence des développeurs de son entreprise qu’Harmony OS tournera l’année prochaine sur tous les smartphones d’Huawei.

Cela semble indiquer qu’Huawei n’utilisera plus Android ou plus précisément Huawei Mobile Services, un système d’exploitation basé sur Android sans les applis de Google, dont le Google Play. Huawei ne peut en effet plus utiliser les services de Google en raison d’un embargo américain.

Les détails exacts ne sont pas encore connus. C’est ainsi qu’on ne sait pas encore vraiment si l’entreprise cible ses téléphones pour le marché chinois/asiatique ou s’il s’agit de l’ensemble des nouveaux téléphones que l’entreprise lancera sur le marché à partir de 2021.

Harmony OS existe depuis quelque temps déjà, mais lors de la conférence des développeurs, c’est la version 2.0 qui a été présentée. Il est question d’un système d’exploitation qui supporte tant les appareils IoT que les appareils plus lourds tels les smartphones. Des appareils comme les TV intelligentes et les wearables (jusqu’à 128 Mo de RAM) sont dès à présent supportés. A partir d’avril 2021, le support sera étendu aux appareils jusqu’à 4 Go de RAM. Huawei rendra également le système d’exploitation disponible sous forme open source pour d’autres fabricants.

Huawei est le deuxième plus important vendeur de smartphones au monde, mais connaît des temps difficiles suite à la forte pression américaine. Depuis l’année dernière, l’entreprise doit se passer du support de Google, ce qui fait qu’elle ne peut plus proposer les applis contenues dans le Play Store. Mais à présent, les Etats-Unis interdisent également que des firmes américaines fournissent encore de la technologie ou des composants à Huawei, ce qui fait que cette dernière risque d’enregistrer un manque de pièces à terme.

Disposer d’un système d’exploitation propre résout partiellement le premier problème. Mais on ignore complètement si le consommateur occidental est prêt à accueillir un nouveau système d’exploitation en plus d’Android ou d’iOS (iPhone), alors que l’écosystème des applis doit encore fortement progresser pour affronter la concurrence.

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