Grande première: des chercheurs chinois ont cloné des singes

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Sebastien Marien Stagiair Data News 

Plus de vingt ans après la fameuse brebis Dolly, des chercheurs chinois ont pour la première fois appliqué un traitement similaire à des primates. Résultat? La naissance de deux petits singes de Java identiques.

Des chercheurs de l’Academy of Sciences chinoise de Shanghai ont début décembre entrepris une expérience qui a débouché sur la naissance de deux singes de Java génétiquement identiques appelés Zhong Zhong et Hua Hua. Depuis Dolly créée en 1996, des chercheurs ont déjà réussi à cloner 23 animaux de races différentes, mais jusqu’à présent, personne n’était encore parvenu à copier génétiquement des singes.

‘L’objectif n’est pas de cloner des humains’

Les primates, le groupe de mammifères auquel appartient l’homme, possèdent une composition cellulaire très complexe. Les chercheurs chinois considèrent dès lors leur expérience fructueuse comme une énorme victoire: “Le seuil technique pour le clonage de primates, tels l’homme, est à présent dépassé”, déclare le responsable du projet, Qiang Sun.

Pourtant, les scientifiques de Shanghai souhaitent affirmer clairement que leur intention n’est pas d’appliquer pareille méthode à l’homme: “En principe, la technologie peut être appliquée aux humains, mais tel n’était pas l’objectif de notre recherche. Nous voulons que notre méthode de travail soit utilisée pour en apprendre plus sur les médicaments et la santé de l’homme, mais le clonage humain n’en fait pas partie”, ajoute Qiang Sun.

‘Clonage thérapeutique’

Les singes de Java Zhong Zhong et Hua Hua ont vu le jour d’une manière similaire à la brebis Dolly en son temps. Les chercheurs ont pour cela exploité une méthode appelée ‘clonage thérapeutique’. Il s’agit là d’un transfert nucléaire par lequel une cellule adulte est injectée dans un ovule fécondé, dont le noyau cellulaire a été précédemment modifié.

Même si les grandes lignes de la méthode de clonage sont restées les mêmes, il y a une raison fondamentale pour laquelle les scientifiques ont dû attendre aussi longtemps avant de pouvoir cloner des primates. Dans le passé, ce genre d’expérimentation a chaque fois échoué au niveau de l’intégration des noyaux cellulaires dans des ovules fécondés. Du fait même de la composition cellulaire complexe des primates, les ovules étaient coup sur coup détériorés. Les embryons périssaient dès lors au bout de quelques semaines dans la mère-porteuse.

Cellules du tissu conjonctif

Grâce à l’ajout dans les ovules d’ARN (Acide Ribonucléique), les dommages causés aux cellules se sont nettement réduits et ce, même si les chercheurs de Shanghai n’ont quand même pas réussi à rendre leur expérimentation infaillible. Selon eux, leur méthode avait été dans un premier temps appliquée à 42 guenons, dont 22 étaient réellement tombées enceintes. Seules deux d’entre elles avaient donné naissance à des bébés singes, qui moururent quelques heures plus tard.

Par la suite, les chercheurs chinois eurent plus de réussite en utilisant des cellules du tissu conjonctif. Ils ont ensuite répété leur méthode sur 21 guenons de Java, dont quatre sont tombées enceintes. Deux d’entre elles donnèrent cette fois naissance à Zhong Zhong et Hua Hua.

Même si le clonage fructueux de primates constitue une étonnante prouesse scientifique, ces expériences démontrent aussi clairement que le copiage génétique d’organismes est encore loin d’être sûre à cent pour cent.

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