Geens veut faire interdire les jeux basés sur des paris

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Pieterjan Van Leemputten

Le ministre de la Justice Koen Geens entend faire interdire les ‘loot boxes’ (achats d’éléments in-game), dont le contenu n’est pas clair. Il considère cela comme du jeu de hasard, ce qui s’avère néfaste pour les jeunes joueurs.

Geens a tenu ces propos sur la chaîne flamande VTM Nieuws à propos du jeu Star Wars Battlefront 2. Ce jeu soulève énormément de critiques de la part des joueurs car le déblocage de personnages populaires exige un temps étonnamment long. Ce délai peut cependant être évité en payant pour ce qu’on appelle des ‘loot crates’, des boîtes virtuelles intégrant des éléments du jeu.

Mais le problème, c’est qu’on ne sait pas toujours clairement ce qui se trouve dans ces boîtes. C’est donc dans un certain sens dépenser son argent dans l’espoir de gagner quelque chose, à l’instar d’un pari. Electronic Arts, l’auteur du jeu en question, a la semaine dernière essuyé pas mal de critiques pour son approche. Surtout du fait que les joueurs paient pour acquérir le jeu, puis se voient quasiment obligés de payer encore de fortes sommes pour pouvoir jouer avec divers personnages populaires dans le jeu.

Geens veut réprimer cette méthode de vente sournoise consistant à réclamer de l’argent au joueur, sans que celui-ci sache ce qu’il recevra. Surtout du fait que ce jeu attire aussi les enfants. “Si l’on mélange jeu et pari à cet âge, cela s’avère particulièrement néfaste pour la santé mentale de l’enfant”, déclaré le ministre sur VTM.

Le ministre demande cependant un peu de patience car l’interdiction de ce genre de mécanismes doit d’abord être abordée au niveau européen.

Pas nouveau, mais plus sournois

En soi, les ‘loot crates’ ou ‘loot boxes’, ce n’est pas nouveau. Mais l’approche, ou plus précisément le mécanisme permettant d’empocher ainsi de l’argent, se fait toujours plus présente aujourd’hui. Nombre de jeux promettent aux joueurs des éléments virtuels, dès qu’ils gagnent une partie ou atteignent un certain cap. C’est ainsi que dans jeu comme Overwatch, on peut recevoir des ‘loot boxes’ et payer en option un supplément pour d’autres boîtes encore, mais qui contiennent essentiellement des tenues ou des animations de personnages. Ici, il s’agit donc plutôt de compléments cosmétiques qui n’influencent pas le déroulement du jeu.

La situation est nettement plus sensible, lorsque plusieurs personnages du jeu sont enfermés dans des boîtes virtuelles, comme dans Battlefront 2. Surtout lorsqu’on ne sait pas s’il faut en acheter trois ou trente pour les obtenir. Electronic Arts, qui édite Star Wars Battlefront 2, a depuis la semaine dernière désactivé la possibilité d’acheter des éléments par de petits paiements ‘in-game’ suite à l’avalanche de critiques émises par les joueurs.

‘Pay2win’

Une autre technique consiste à permettre aux joueurs d’acheter des éléments qui offrent un avantage dans le jeu (comme par exemple une arme plus puissante). A ce moment, on stimule les joueurs à verser de l’argent pour pouvoir gagner. Il s’agit là du principe ‘pay2win’ utilisé entre autres par le jeu Destiny.

En même temps, il n’est pas anormal qu’un jeu populaire fasse au bout d’un an l’objet d’une extension avec des niveaux ou des personnages supplémentaires payants. Pensons ici à la série Age of Empires. Mais dans certains jeux, la frontière devient extrêmement ténue, lorsqu’il faut dès le premier jour dépenser plus d’argent pour profiter pleinement d’un jeu que l’on vient à peine d’acheter.

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