Forte hausse attendue des dépenses ICT des entreprises d’utilité publique ouest-occidentales

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Une étude effectuée par IDC démontre que les dépenses ICT des services aux collectivités ou entreprises d’utilité publique en Europe occidentale croîtront à 12,7 milliards de dollars d’ici 2017.

Cette année, les entreprises d’utilité publique ouest-occidentales consacreront déjà 10,4 milliards de dollars à l’ICT, dont quelque 70 pour cent aux services IT, selon Gaia Gallotti, research manager IDC Energy Insights. De l’étude intitulée ‘Western Europe Utilities Industry IT Spending 2012-2017 Forecast’, il ressort aussi que les entreprises d’électricité prennent nettement à leur compte, avec 67 pour cent, la plus grande part de ces dépenses, contre 15,8 pour cent pour le secteur du gaz et 13,1 pour cent pour celui de l’eau.

Sur le plan des investissements ICT de la part des entreprises d’utilité publique, la région du Benelux se classe à la cinquième place après des pays comme la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la Scandinavie, mais avant des pays comme l’Italie et l’Espagne. La croissance des dépenses ICT (dans les entreprises d’électricité) est inférieure à ce qu’elle est en Grande-Bretagne et en Allemagne, mais supérieure à ce qu’elle est en France, en Italie et en Espagne.

Attention à la sécurité

Dans une explication, Roberta Bigliani, responsable d’IDC Energy Insights in EMEA, confirme que la sécurité constitue le troisième plus important poste de dépenses ICT, mais aussi celui qui croît le plus fortement et ce, indépendamment des efforts consentis du côté opérationnel de l’activité. L’on se concentre tant sur SCADA (les systèmes de gestion de l’infrastructure de production) que sur la vie privée (‘privacy’), mais “il n’est pas toujours clair de savoir qui est responsable de quoi”. Le problème de la sécurité n’a finalement pris de l’ampleur que ces dernières années en raison de la numérisation croissante de ce qui était autrefois analogique, et de l’attention accordée à ce domaine par les criminels. “Dans le monde des services aux collectivités, l’on accuse aujourd’hui encore sur le plan de la sécurisation numérique 10 années de retard environ sur les systèmes télécoms par exemple.”

L’attention accordée à la sécurité est surtout l’apanage des entreprises d’utilité publique nord-américaines et européennes, même si en Europe, c’est plus au nord qu’au sud.

Par ailleurs, les entreprises d’utilité publique sont aussi souvent freinées dans leurs investissements par les coûts élevés pour lesquels il n’existe pas toujours un retour sur investissement suffisant (ou suffisamment rapide), en combinaison avec les limites imposées aux moyens financiers par des dispositions légales, avec des revenus plus faibles (en raison de la récession en Europe) et avec des difficultés de trouver des moyens financiers sur le marché. “Ce qui a une utilité sociale manifeste, ne constitue pas toujours un bon ‘business case’ pour une entreprise d’utilité publique, si elle doit dans ce but supporter les investissements.”

En outre, nombre de cycles de production et d’investissement dans le secteur d’utilité publique sont si longs que la rapidité de réaction et/ou d’adaptation n’est pas précisément inscrite dans l’ADN des services aux collectivités. “Aujourd’hui, l’on investit certes dans des solutions qui permettent d’être plus flexible en matière d’infrastructure, comme par exemple dans des solutions basées sur le nuage (‘cloud’).” Pour ce qui est de la sécurité, l’on collabore aussi davantage, notamment dans le cadre de l’European Network for Cyber Security, qui vise le développement ‘d’infrastructures nationales critiques’ européennes plus solides.

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