Fermeture de deux sites de vente de drogue dans le web profond

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Els Bellens

Deux des plus importants marchés dans le ‘dark web’ (web profond), AlphaBay et Hansa, ont été fermés au terme d’une enquête internationale, selon Europol.

Ces deux sites étaient connus comme des marchés de traitement de produits illégaux tels de la drogue, des armes, du malware et des données volées. A l’entendre, Europol a trouvé plus de 250.000 listings de drogues illégales et de produits chimiques nocifs sur AlphaBay. Ce site était déjà hors ligne depuis début juillet. Le second site, Hansa, avait été racheté il y a un mois et était surveillé en grand secret et ce, jusqu’à ce qu’il soit mis hors ligne lui aussi. L’enquête était menée conjointement par le FBI, par la police anti-drogue américaine DEA et par la police néerlandaise. C’est cette dernière qui, il y a un mois, avait arrêté deux personnes et confisqué les serveurs d’Hansa. Elle a ainsi pu surveiller un mois durant les activités du site web et ce, à un moment où beaucoup de gens recherchaient une alternative à AlphaBay qui venait tout juste d’être fermé. Europol suppose que cette nouvelle prise engendrera aussi des centaines de nouvelles enquêtes en Europe.

La fermeture des deux sites pourrait avoir un impact important sur ce cercle de malfaiteurs, même s’il convient d’attendre ce que donneront toutes ces nouvelles enquêtes. Les autorités admettent que de nouveaux sites se manifesteront probablement assez vite, afin de reprendre le rôle vacant laissé par les deux précédents. Tel fut le cas en 2013 déjà, lorsque le mal famé site de vente de drogue Silk Road fut réduit à néant. AlphaBay en fut en effet un successeur (nettement plus grand encore). L’objectif final est bien entendu d’arrêter le plus grand nombre de malfaiteurs possible dans le monde réel.

Un administrateur probable d’AlphaBay, Alexandre Cazes, a été arrêté début juillet en Thaïlande et fut un peu plus tard retrouvé mort dans sa cellule à Bangkok. Selon la Justice américaine, il se serait suicidé. Le site web The Verge signale que l’arrestation de Cazes résulta finalement d’une erreur de sa part, ce qui provoqua aussi la fin des sites en question. La police put relier une adresse hotmail utilisée pour le changement des mots de passe AlphaBay à un profil sur un site technologique français, où le prénom et le nom de l’homme étaient mentionnés. Sur LinkedIn, la police trouva ensuite des ‘skills’ comme l’hébergement web et la cryptographie, ainsi qu’un site web à peine opérationnel qui servait de couverture. Le compte PayPal de Cazes, qui utilise encore et toujours la même adresse hotmail comme contact, put alors être directement reliée à AlphaBay. “Ce n’est généralement pas la technologie, telle Tor, qui mène aux malfaiteurs”, explique la chercheuse ‘dark web’ Sarah Jamie Lewis à Verge, “mais bien toutes les opérations que cela suppose, notamment les paiements et les envois.”

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