‘Facebook a versé 106 millions de dollars pour suspendre les poursuites contre Zuckerberg’

Facebook a versé 106 millions de dollars supplémentaires au régulateur américain pour éviter que son CEO ne soit personnellement poursuivi dans le cadre du scandale Cambridge Analytica. Certains actionnaires s’insurgent contre de telles pratiques de l’entreprise.

Un procès engagé par deux groupes d’actionnaires contre Facebook, Mark Zuckerberg, le COO Sheryl Sandberg le conseil d’administration (dont Marc Andreessen et Peter Thiel), semble montrer que Facebook aurait versé pas moins de 106 millions de dollars en trop lors de l’amende infligée pour mettre un terme au scandale Cambridge Analytica. Avec comme condition que Zuckerberg ne soit pas personnellement poursuivi.

Dans le cadre de ce scandale, Facebook avait dû payer cinq milliards de dollars au régulateur américain FTC. Mais entre-temps, des documents internes ont révélé qu’au départ, la FTC avait également l’intention de poursuivre Zuckerberg en personne en qualité de CEO de l’entreprise. Facebook aurait dès lors décidé de verser une somme plus importante pour permettre tant à Zuckerberg qu’à son bras droit, Sheryl Sandberg, d’être mis hors de cause.

Voilà qui est particulièrement sensible en termes de gouvernance d’entreprise. En effet, Zuckerberg a tous les pouvoirs au sein de Facebook. Bien qu’il s’agisse d’une société cotée en Bourse, Apple s’est dotée d’une structure au sein de laquelle ce sont surtout les actions de Zuckerberg qui ont un droit de vote. Le dossier laisse à penser que les dirigeants de Facebook auraient accusé leur propre entreprise de mauvaise gestion, ce qui est préjudiciable aux actionnaires.

Cambridge Analytica : de quoi s’agissait-il ?

En 2018, plusieurs médias dévoilaient que dans le cadre d’un quizz sur Facebook, le cabinet britannique de marketing Cambridge Analytica avait collecté des données d’utilisateurs afin de les profiler. Alors que ce quizz ne comptait que quelques centaines de milliers d’utilisateurs, Facebook l’avait autorisée via différentes techniques à recueillir les données de 87 millions d’utilisateurs sans leur consentement.

Ces données ont ensuite été utilisées dans le cadre d’annonces très ciblées, notamment pour l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis.

Dans un premier temps, Facebook avec réagit très fermement en précisant qu’une telle pratique n’était pas autorisée et que des erreurs avaient été commises. Mais progressivement, le monde a découvert que Facebook avait été mis au courant du problème trois ans auparavant. Cambridge Analytica opérait certes sans respecter les règles de Facebook, mais celle-ci rendait possible la collecte de ce type de données sur sa plateforme.

L’affaire est relativement complexe et a débouché sur un procès en février 2019, alors même que ces derniers mois, plusieurs autres procédures judiciaires ont permis de dévoiler certains documents qui indiquent que la FTC avait au départ l’intention de poursuivre Zuckerberg.

Des mensonges en cours d’audition

Les prolongements de ce procès montrent par ailleurs certaines erreurs commises par Zuckerberg. C’est ainsi que celui-ci est resté très vague au cours d’une audition devant le Congrès américain face à la question de savoir si la direction générale était informée des pratiques de Cambridge Analytica. Sur la base de documents internes à Facebook, le tribunal a estimé qu’au moins trois dirigeants étaient au courant début 2015 des problèmes en matière de respect de la vie privée.

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