Etude: 584.000 emplois vacants d’ici 2030

Els Bellens

Agoria Wallonie appelle à investir davantage dans les orientations STEM et le recyclage professionnel, afin de faire face aux changements dus à la numérisation. Voilà ce que déclare la fédération sectorielle wallonne suite à une vaste étude sur l’avenir.

Dévoilée voici un an environ, l’étude Be The Change d’Agoria posait un constat édifiant : d’ici 2030, 584.000 emplois seront vacants à situation inchangée, tandis que 310.000 personnes devront se recycler. Mais, point positif, pour 1 emploi perdu suite à la transformation numérique, 3,7 nouveaux emplois vont se créer. Agoria Wallonie entend participer concrètement à ce changement…

Première européenne et sans doute mondiale, l’étude Be The Change de l’association sectorielle Agoria visait à évaluer l’impact de la transformation numérique sur l’emploi à l’horizon 2030 en Belgique. Et les résultats sont interpellants. Alors que l’offre d’emplois augmente de 0,9% par an, l’offre de main-d’oeuvre ne progresse que de 0,3% par an. Ainsi, on recensera 629.000 nouvelles offres d’emploi dans l’économie, dont 151.000 en informatique, alors même que 10.000 postes sont d’ores et déjà vacants en ICT. Par ailleurs, 584.000 emplois seront vacants en 2030 à situation inchangée, tandis que 310.000 personnes devront se recycler.

“Faire des études est certes intéressant, mais il est plus important encore d’une part de faire des recommandations puis, d’autre part, de proposer des actions concrètes”, estime Dominique Demonté, directeur général Wallonie d’Agoria. Concrètement, 4 axes ont été identifiés comme prioritaires : la mise à niveau de compétences, la reconversion de compétences, l’activation des demandeurs d’emploi et la stimulation des STEM (science, technology, engineering & mathematics) ainsi que l’augmentation de la productivité.

Dans ce cadre, Agoria Wallonie a adopté une approche écosystémique pour mettre en oeuvre des actions concrètes, le but étant de sensibiliser et de mobiliser l’ensemble des acteurs du numérique, qu’il s’agisse d’entreprises, d’organismes actifs sur le marché de l’emploi, tant du secteur public que privé. “Agoria Wallonie a ainsi développé un outil de scanning des compétences permettant aux acteurs d’évaluer les compétences numériques des candidats. “Nous avons procédé de manière agile en développant un prototype qui est désormais testé par différentes sociétés avant d’être mis à la disposition de tous”, explique encore Dominique Demonté. Il s’agit d’un outil facile à utiliser et permettant ensuite de définir un plan de formation et d’offrir des formations appropriées à chaque profil.” Ajoutons que l’outil existe désormais aussi en néerlandais et pourrait être proposé à Agoria Vlaanderen, question de ne pas réinventer la roue.

La deuxième priorité définie par Agoria Wallonie porte sur l’augmentation en amont du nombre de candidats susceptibles d’opter pour la filière STEM. “Nous avons recensé quelque 80 initiatives existantes, souvent portées par de petites structures. L’objectif est de mettre en place une stratégie STEM à l’échelle de la Wallonie et d’en faire l’une des priorités du nouveau gouvernement”, relève Dominique Demonté qui se dit “obsédé” par la notion d’écosystème. “Agoria avance sur ces deux axes et se veut un trait d’union, mais n’y arrivera pas seule. Des initiatives existent, mais cela ne va pas encore assez vite. Il est crucial de développer des partenariats et de travailler de manière structurante”, conclut le patron d’Agoria Wallonie.

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