Doom fête ses 25 ans

© .
Els Bellens

Le jeu de tir Doom a 25 ans. Ce jeu connu pour ses épanchements virtuels de sang et de violence, ainsi que – reconnaissons-le – pour le plaisir qu’il procure, passe pour être l’un des jeux les plus influents de l’histoire finalement encore assez brève des jeux vidéo.

Doom fête ses 25 ans. Le jeu, conçu par id Software, a en effet été lancé pour la première fois sur le marché en décembre 1993 et dans les jours et les semaines qui suivirent, il devint l’ennemi numéro un des administrateurs de réseaux dans les entreprises et les écoles. Une combinaison d’éléments asservissants, d’un système ouvert aux ‘mods’, et de possibilités multi-joueurs ont fait de Doom l’un des jeux les plus influents de l’histoire des jeux vidéo.

Le jeu, qui tournait d’abord sur DOS, avant d’être rendu compatible avec Windows 95, est arrivé à un moment où les ordinateurs étaient tout juste assez puissants pour afficher un environnement 3D correct. Pour son époque, il tenait donc parfaitement la route et permettait en outre d’affronter d’autres joueurs dans des combats à la vie à la mort via un réseau LAN. Une grande partie de la popularité du jeu est due aussi au fait qu’il fut un lointain précurseur des modes de jeu en ligne si populaires aujourd’hui.

Ce genre de jeu crée en effet l’asservissement, et Doom devint vite le cauchemar de nombreux réseaux d’école et d’entreprise qui n’y étaient pas préparés. Les téléchargements du jeu, ainsi que les sessions multi-joueurs qui s’ensuivirent, ralentissaient en effet les réseaux internes. L’université Carnegie Mellon et les bureaux de Dell et de Texas Instruments notamment se virent contraints de bannir le jeu.

Ce qui était aussi intéressant, c’était la possibilité de ‘moddage’ de Doom. Les utilisateurs pouvaient créer leurs propres niveaux et adapter les fichiers, ce qui fait que le jeu semblait encore frais plusieurs années après son lancement. Votre serviteur a joué par exemple pendant longtemps avec des effets sonores tirés de ‘Beavis and Butthead’, une décision qui pouvait paraître agréable à première vue, mais qui (croyez-moi) s’avèra rapidement néfaste.

Le père du FPS

Doom n’est certes pas le premier FPS (‘first person shooter’ ou jeu de tir à la première personne en bon français), mais c’est assurément le jeu qui a fait véritablement connaître le genre. Il utilisait à cette fin des éléments tirés d’un jeu précédent, Wolfenstein 3D, dans lequel il convient de passer principalement des nazis à la moulinette. Doom allait cependant un pas plus loin en mettant en scène des démons. Le jeu était sanguinaire, présentait des ennemis gigantesques et un sens de l’humour noir. Il contenait aussi le type d’armes irréalistes que l’on attend d’un jeu de démons invétérés, dont des tronçonneuses et le ‘BFG 900’, l’appellation sympa du ‘Big Fucking Gun’.

Nombre d’éléments du jeu et sa structure donnaient directement le ton et 25 ans plus tard, on les retrouve encore et toujours dans des blockbusters tels Call of Duty ou Overwatch. Doom exerça aussi une grande influence sur les jeux d’ordinateur en général. Les années de début 90 ont vu les beaux jours du jeu de puzzle 2D (pensons à King’s Quest et aux séries Monkey Island), un genre qui fut rapidement submergé et qui fut ensuite plus ou moins évincé par les nombreux ‘clones de Doom’.

Aujourd’hui, surtout en comparaison avec, disons, Overwatch, Doom semble avoir énormément vieilli. Les ennemis sont massifs et se composent de sprites 2D et pas de personnages entièrement rendus. Le son est… rustique, et le contrôle du personnage pas toujours super. Le jeu a eu entre-temps quelques successeurs modernes, dont le plus récent date de 2016 et porte le nom prêtant à confusion de ‘Doom’.

Si vous faites partie des nostalgiques du jeu et si vous voulez simplement savoir de quoi il retourne, une belle chance s’offrira à vous en février, puisque le développeur John Romero ajoutera un pack d’extension au jeu original. Il s’agit en l’occurrence d’un ‘megawad’ (le nom de fichier du jeu original était .wad) avec neuf nouveaux niveaux, dénommé Sigil. Il pourra être téléchargé gratuitement par quiconque dispose encore quelque part d’une copie du Doom d’origine, et reviendra à cinq dollars pour un ‘nouveau’ jeu.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire