Distanciation sociale d’un mètre et demi? Il existe un ‘wearable’ pour cela!

Els Bellens

A présent que nous sommes entrés dans une phase, où les politiciens parlent de relancer l’économie, il convient aussi de réfléchir à la façon dont nous pourrons sortir de chez nous de manière sûre. Deux entreprises belges introduisent d’ores et déjà un wearable destiné à simplifier la distanciation sociale.

Un mètre et demi, c’est peut-être plus que vous ne pensez. La distance recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé comme étant sûre pour ne pas être infecté par le covid-19, vous la respecterez rarement instinctivement, surtout si vous êtes sous pression. Vous pourriez donc avoir besoin d’aide. Tel est le point de départ de deux ‘social distancing wearables’ qui sont actuellement développés et testés par des firmes belges.

Plus précis que Bluetooth

Lopos est une spin-off de l’imec, d’ID lab et de l’UGent, qui s’occupait jusqu’à présent surtout de technologie de localisation. “Ces dernières semaines, nous avons pris conscience avec le covid-19 que notre technologie convenait aussi pour supporter la distanciation sociale dans les entreprises, les maisons de retraite, les magasins, etc.”, déclare Jen Rossey, CEO de Lopos, à Data News. Son entreprise a très vite conçu un ‘wearable’ qui émet une alarme, si l’on se rapproche trop d’autres personnes.

Le système fonctionne comme suit: dans une entreprise par exemple, chaque ouvrier/employé reçoit un bracelet. Si ces bracelets se rapprochent trop, leurs porteurs reçoivent une alarme sur leur wearable, une vibration ou un son, afin qu’ils sachent qu’ils doivent reculer. “Nous n’utilisons dans ce but pas Bluetooth, mais une bande ultralarge, qui permet de calculer les distances avec une très grande précision, de l’ordre du centimètre. Cela signifie que vous ne recevrez pas une alarme, si vous vous trouvez par exemple à un mètre soixante de distance, mais bien à un mètre cinquante, si vous le paramétrez ainsi”, explique Rossey. “C’est nettement plus précis que Bluetooth, où vous vous trouvez à deux-trois mètres et où il n’y a pas de feedback direct.”

Un avantage supplémentaire, c’est que ce wearable respecte la confidentialité. “Avec notre solution, c’est facile: deux wearables mesurent la distance qui les sépare, et si celle-ci est trop courte, une alarme se déclenche tout simplement”, explique Rossey. “Il n’y a pas de serveur, pas de base de données, pas de journal. Nous ne traitons pas de données personnelles. Le wearable ne s’occupe pas de localisation, mais uniquement de mesurer la distance.”

Lopos est actuellement en train de procéder à un projet-pilote de son produit pour le mettre au point et voir ce que les entreprises en pensent. “Pour l’instant, notre focus, c’est l’industrie, parce qu’on y trouve davantage d’applications que les entreprises doivent redémarrer et où la direction entend veiller à ce que le personnel ne soit pas trop laxiste, afin de protéger la santé de tout un chacun”, précise encore Rossey.

Entre-temps dans le port d’Anvers

C’est une histoire très similaire qu’on entend dans l’entreprise technologique belge Rombit. Celle-ci a ajouté une fonction de distanciation sociale à son bracelet de sécurité existant, le Romware One. Ce bracelet prévient déjà les travailleurs de situations dangereuses, mais il va à présent aussi supporter la distanciation sociale. Tout comme chez Lopos, le système fonctionne avec un signal qui est émis, lorsque deux travailleurs portant chacun bracelet sont trop proches l’un de l’autre.

Ce bracelet ne transfère pas non plus de données de localisation ou des données sensibles. Il stocke cependant des informations de contact. De cette manière, il peut aussi servir d’appli de traçage de distance. Si quelqu’un est contaminé, un conseiller en prévention ou une personne de confiance habilitée peut vérifier avec quel(s) collègue(s) il/elle a été en contact et ce, afin d’éviter davantage de contaminations.

L’appareil est testé depuis l’année dernière dans le port d’Anvers, et ces tests se poursuivront avec la nouvelle fonction. Selon John Baekelmans, CEO de Rombit, il y a un grand intérêt international pour le produit: “Nous faisons par conséquent tout pour pouvoir lancer sur le marché le bracelet de sécurité adapté en grand nombre dans les plus brefs délais, afin que nous pussions contribuer à un redémarrage sûr de l’économie.”

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