Des pirates paralysent un cinquième du web sombre

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Els Bellens

Des pirates ont paralysé le service d’hébergement de plus de 10.000 sites web dans le réseau Tor sécurisé et ont ainsi mis la main sur les adresses de 381.000 utilisateurs enregistrés.

Les visiteurs de plus de 10.000 sites web dans le réseau Tor sécurisé n’ont ces derniers jours pas pu les voir s’afficher, mais uniquement le message “Hello, Freedom Hosting II, you have been hacked.” Freedom Hosting II fournit des services aux sites de ce qu’on appelle le ‘dark web’ (web sombre), une partie de l’internet introuvable via les canaux publics. Ces sites ne peuvent être visités qu’avec du software anonyme sécurisé tel Tor. Ils sont entre autres utilisés par des activistes politiques et des forums bitcoin, mais évidemment aussi pour la vente de drogues et pour d’autres pratiques illégales.

Un groupe de pirates s’identifiant à Anonymous aurait attaqué les serveurs de Freedom Hosting II, parce qu’il y aurait trouvé une grande quantité de contenus à caractère pédopornographique. Selon les pirates, ces contenus représenteraient plus de la moitié des données sur les serveurs. Pour eux, il était dès lors impossible que Freedom Hosting II ne le sache pas.

Utilisateurs enregistrés

Lors de l’attaque, les données e-mail de 381.000 utilisateurs enregistrés ont été dérobées. Voilà ce qu’annonce le site haveibeenpwned.com. Dans la plupart des cas, il s’agit probablement d’adresses jetables, qui sont utilisées une seule fois pour s’enregistrer quelque part. Dans la fuite de données, il y aurait également des milliers d’adresses .gov, le domaine de haut niveau du gouvernement américain. ”Il est malaisé de savoir combien d’entre elles étaient bien réelles et pourquoi elles ont été utilisées”, déclare Troy Hunt, le chercheur en sécurité à l’initiative d’haveibeenpwned.com. Les pirates ont déjà indiqué qu’ils étaient prêts à revendre les données dérobées pour un montant symbolique, où à les transférer à un chercheur en sécurité.

Freedom Hosting II est le successeur d’un service d’hébergement qui avait fait l’objet en 2013 déjà d’une enquête de la police. A l’époque, il avait été également poursuivi pour du contenu à caractère pédopornographique. A ce moment, le premier service Freedom Hosting hébergeait quasiment la moitié du web sombre. Son successeur serait plus modeste, tout en étant encore le plus important hébergeur du web sombre. Le présent piratage a paralysé 20 pour cent environ du réseau sécurisé.

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