Des directeurs de Google s’opposent au moteur de recherche censuré

. © Reuters Pictures

Onze managers de Google veulent que l’entreprise renonce à développer un moteur de recherche censuré pour la Chine. ”Nous nous opposons à une technologie qui aide les puissants à opprimer les faibles, où que ce soit”, écrivent-ils dans une lettre ouverte parue sur Medium.

Les auteurs de la lettre insistent sur le fait qu’il n’y a pas que la Chine qui pratique la censure: ‘Le gouvernement chinois n’est pas le seul à vouloir restreindre la liberté d’expression et à espionner les gens, afin de réprimer les opinions divergentes.” Si Google s’y associe, d’autres pays pourront exiger la même chose du moteur de recherche, selon eux.

Le projet de Google, qui porte le nom de code Dragonfly, a été dévoilé en août dernier. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a déjà fait couler pas mal d’encre et de salive, même si, à en croire Google, son lancement n’est pas vraiment prévu dans l’imémdiat. Il y a huit ans, Google s’était elle-même retirée de Chine par protestation contre la censure obligatoire qui y était appliquée. Depuis ses débuts, Google avait toujours fait sienne la devise ‘Don’t be evil’ (ne soyez pas méchant), mais elle a changé son fusil d’épaule plus tôt cette année. Les auteurs de la lettre ouverte signalent que Google ‘était précédemment prête à accorder la priorité aux valeurs plutôt qu’à engranger du bénéfice’, mais qu’à présent, ‘nous ne croyons plus que ce soit encore le cas’.

L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International souhaite elle aussi que Google cesse de développer un moteur de recherche… chinois. Elle a dans ce but entrepris une action auprès des filiales de Google au niveau mondial.

Ces dernières années, la Chine a mis en oeuvre une vaste censure d’internet, qualifiée de Big Firewall. Les Chinois ne peuvent ainsi pas utiliser des services tels Gmail, Google Maps, Facebook, YouTube, Wikipedia, Twitter, Instagram et Pinterest. Quiconque effectue une recherche sur des termes comme Tibet, démocratie, droits de l’homme ou sur les noms de dissidents, ne trouve rien. Des services permettant de contourner cette censure, tels des réseaux privés virtuels, sont interdits. Le langage codé est également prohibé. C’est ainsi que les Chinois ne peuvent parler de Winnie l’Ourson, qui serait le nom de code donné au président Xi Jinping.

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