Des compagnies aériennes américaines continuent de s’opposer à la 5G

Pieterjan Van Leemputten

Au bout de deux semaines de pause, quelques grandes compagnies aériennes contestent de nouveau le déploiement de fréquences 5G spécifiques. Elles continuent d’avertir que cela pourrait générer des interférences et donc des retards dans les vols.

‘A moins que d’importants hubs soient libres pour voler, la majorité des voyageurs et des transporteurs devra rester au sol’, écrivent les directeurs d’American Airlines, Delta Air Lines, United Airlines, Southwest Airlines, JetBlue Airways, Alaska Air et d’autres encore dans un courrier que l’agence Reuters a pu consulter. Les compagnies cargos UPS Airlines et FedEx Express l’ont également signé.

Toutes ces compagnies s’en prennent au déploiement de la bande C, un groupe de fréquences spécifiques pour la 5G, qui a été déployée fin de l’année dernière aux Etats-Unis. Mais le secteur aérien américain craint que ces fréquences ne causent des interférences au niveau de l’altimètre notamment, ce qui pourrait provoquer l’annulation de différents vols ou des retards en cas de piètre visibilité.

Le litige opposant les opérateurs télécoms et le secteur aérien ne date pas d’hier. En première instance, le déploiement de la bande C fut postposée d’un mois jusqu’au début de cette année. Il s’ensuivit une nouvelle interruption de deux semaines qui se termine mercredi.

Zones-tampons

Les opérateurs, spécifiquement AT&T et Verizon, déclarent de leur côté vouloir prévoir dans les six mois à venir le plus possible de zones-tampons afin de limiter les interférences. Mais ils ont également l’ambition d’utiliser les fréquences en vue d’améliorer leur réseau mobile. Ils ont tous deux versé quelque quatre-vingts milliards de dollars pour pouvoir exploiter les fréquences concernées dans les années à venir et se montrent sceptiques à propos de l’affirmation, selon laquelle les avions pourraient rencontrer des problèmes. Le secteur aérien ne veut en tout cas pas de 5G avec les fréquences issues de la bande C sur les pylônes d’antennes situées à moins de 2 miles (3,2 kilomètres) de tout aéroport.

Selon l’autorité aérienne américaine FAA, quelque 45 pour cent des vols commerciaux s’effectuent par mauvaise visibilité, ce qui fait qu’il est essentiel de pouvoir compter sur les instruments de bord tels l’altimètre. Les modèles Boeing 787, 777 en 737 entre autres y seraient sensibles.

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