Des chercheurs se posent des questions à propos de l’efficience énergétique de la 5G

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Pieterjan Van Leemputten

La technologie 5G consomme moins d’énergie que celles qui l’ont précédée, entend-on dire. Mais selon des chercheurs britanniques, cette affirmation ne tient pas compte de la consommation indirecte. Il en résulterait que la consommation totale serait supérieure en raison notamment du trafic de données croissant.

Il ne s’agit ici pas tant d’une étude portant sur le calcul de l’impact énergétique exact de la 5G, mais plutôt d’un regard critique, selon lequel il n’y a eu à ce jour qu’une recherche insuffisante ou unilatérale sur l’efficience énergétique de la 5G. Les études existantes se focalisaient par exemple souvent sur une technologie ou application spécifique et pas sur un écosystème complet d’un réseau national à plusieurs profils d’utilisateur.

Le rapport provient du Centre for Research into Energy Demand Solutions (CREDS) britannique et passe en revue un certain nombre d’affirmations à propos de la 5G. C’est ainsi que des études précédentes ont souvent ciblé la consommation énergétique opérationnelle, mais pas le coût total, incluant la production et la maintenance de l’équipement réseautique.

Par ailleurs, la technologie 5G consomme peut-être moins d’énergie par giga-octet, mais il convient de pondérer cela eu égard à l’accroissement des données mobiles, ce qui fait que la consommation de courant globale s’avèrera en fin de compte supérieure. Il convient encore d’ajouter qu’à terme, il y aura aussi plus d’appareils en circulation. Le CREDS fait ici notamment référence aux prévisions d’Ericsson, selon lesquelles un smartphone consommait 11,4 giga-octets par mois en 2021 en moyenne, pour atteindre 41 giga-octets en 2027.

D’autre part, le centre fait également observer que la promesse que l’utilisation de la 5G dans divers domaines pourrait déboucher sur une efficience énergétique, n’a pour l’instant pas non plus été suffisamment approfondie. Pensons ici entre autres à l’exploitation de l’IoT (internet des objets) sur base de la 5G en vue de rendre les choses efficientes et économes en énergie.

Finalement, l’organisation se montre aussi critique à l’égard du manque d’attention accordée à la facture totale. Selon elle, il est trop peu tenu compte du coût de l’énergie nécessaire pour produire, installer et entretenir l’équipement. Précédemment, ce coût représentait 36 pour cent de la consommation globale d’une station de base sur une période de dix ans. Or avec la technologie plus récente, ce coût chuterait à 10-15 pour cent, selon l’organisme britannique.

Ce dernier ne s’oppose pas à la 5G et n’incite pas non plus à interrompre son déploiement, mais il affirme clairement qu’il y a actuellement trop peu de preuves publiques étayant tout ce qu’on entend dire à propos de la technologie et de sa consommation énergétique. Il conviendrait donc de s’y focaliser davantage pour savoir comment utiliser au mieux la 5G, afin d’en tirer le maximum sur base de la consommation totale.

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