Des chercheurs belges se classent à la sixième place d’un concours international de communication sans fil

L'équipe de l'Imec lors de la finale du DARPA spectrum collaboration challenge. © Steven Latré
Pieter Van Nuffel Journalist DataNews

Une équipe de l’institut de recherche louvaniste Imec a terminé à un souffle du top cinq lors de la finale du DARPA spectrum collaboration challenge organisé à Los Angeles. L’objectif était de concevoir un système de communication sans fil capable de fournir de manière fiable des données dans des environnements difficiles au trafic intense.

Dans des lieux à trafic de données intense, les réseaux menacent de saturer. Le spectrum collaboration challenge recherche donc une solution sur base d’un jeu semi-coopératif. L’année dernière en décembre, des chercheurs de l’Imec avaient été la seule équipe européenne à être sélectionnée pour la finale. Celle-ci était organisée dans la nuit de mercredi à jeudi au Mobile World Congress de Los Angeles.

“Nous sommes déjà incroyablement fiers d’être présents ici”, a déclaré le chercheur Steven Latré (UAntwerpen) la veille de la finale. “Nous obtenons des points pour chaque application fournie correctement, mais le score dépend aussi des prestations de l’équipe la plus faible”, a-t-il ajouté comme pour expliquer les règles du jeu. “Voilà pourquoi nous avons mis au point une stratégie d’évaluation de la manière dont les autres équipes utilisent le spectre. Avec l’intelligence artificielle, on apprend quelle est la meilleure façon de réagir. Si à un moment donné, une équipe a besoin d’une plus grande partie du spectre disponible, comme par exemple pour transférer plusieurs diffusions vidéo lourdes en haute qualité, le but est que les équipes recherchent ensemble un équilibre. Mais une fois que toutes les équipes ont atteint un certain niveau de performance, c’est alors chacun pour soi. On essaie donc de s’emparer de manière très prudente du spectre des autres équipes.”

Au terme de cinq phases éliminatoires, au cours desquelles les participants étaient confrontés à différents scénarios tirés de la vie quotidienne, les dix équipes ont été ramenées à cinq. L’équipe Imec se composant de chercheurs d’IDlab Antwerpen et d’IDLab Gent et renforcée par des scientifiques de la Rutgers University américaine, a été éliminée dans l’ultime phase préliminaire. Sur les cinq équipes restantes, c’est le système de communication de l’université de Floride qui a obtenu le plus de points. C’est donc cette équipe qui a remporté le premier prix de deux millions de dollars (quelque 1,8 million d’euros après conversion).

Cette compétition était organisée par la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA), une composante du ministère américain de la défense qui développe de la technologie militaire. Les concours organisés précédemment par DARPA ont toujours eu un grand impact sur l’innovation. C’est ainsi que le DARPA Grand Challenge de 2005 consista à faire rouler des voitures de manière autonome sur une distance de 200 kilomètres. La technologie de l’équipe gagnante est en fin de compte à la base de la voiture autonome mise au point actuellement par la firme-soeur de Google, Waymo.

“Nous aussi, nous observons déjà cet impact”, affirme Latré. “Il y a un grand intérêt international pour ce que nous faisons dans ce petit monde.” A l’avenir, il pense que les limites fixées du spectre radio seront repoussées: “A présent, des fragments du spectre sont réservés à Orange, à Telenet et à Proximus, ce qui fait qu’il est utilisé de manière très inefficiente. Ce serait nettement préférable que l’un de ces opérateurs puisse utiliser de temps à autre un fragment du spectre d’un autre opérateur. En même temps, chaque opérateur souhaite encore et toujours pouvoir se distinguer des autres. Le concours de DARPA est dès lors un test préliminaire idéal pour ce genre de scénarios du futur.”

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