De l’autisme au développement Java

De Lift © .
Pieterjan Van Leemputten

Les personnes autistes peuvent exploiter leur handicap dans un environnement IT. Pour les aider dans cette approche, l’école privée De Lift propose un accompagnement spécifique.

De Lift a été créé voici 2 ans à Diest afin d’encadrer les jeunes souffrant d’autisme. “Nous recevons des personnes de tous âges, la seule condition étant qu’elles doivent rester 2 ans afin de leur fournir une base suffisante en informatique, précise d’emblée Annemie Willekens, pédagogue et coordinatrice. Nous essayons de leur enseigner les bases de l’informatique, mais sans aucun programme précis. Les leçons sont individualisées en fonction de l’élève.”

Pour l’instant, l’école compte 6 étudiants. “Certains souffrent d’un autisme plus profond, mais cela se remarque à peine chez d’autres. Leur point commun est qu’ils ne peuvent plus suivre un enseignement ni classique, ni spécial en raison de leur handicap, mais pas de leurs compétences cognitives. Nous rencontrons ici des élèves dont le niveau en informatique équivaut pratiquement à celui d’une école supérieure, mais qui ont un niveau de l’enseignement inférieur en maths ou en langues. Dans l’enseignement classique, ils seraient recalés, alors qu’ils peuvent aller plus loin s’ils se concentrent sur leurs points forts.”

De Lift ne recourt dès lors pas à une évaluation par points, mais à des rapports d’état. “Nous ne donnons pratiquement pas de leçons en groupe, le programme étant individualisé et nous nous réunissons chaque semaine pour intégrer par exemple les notions d’informatique dans le cours de maths.”

Support extérieur

De Lift est une école privée axée essentiellement sur l’accompagnement individuel, les cours dépendant de l’enseignement collectif à domicile. Reste que l’école est contrôlée, notamment sur le nombre d’évaluations et l’implication des parents. “Nous avons 6 enseignants et 7 bénévoles, ce qui nous permet de donner toujours un enseignement individuel.”

Reste que cette individualisation a un coût pour les parents, à savoir 1.500 € par mois. Cela dit, l’école espère à terme diminuer ce montant grâce à un support extérieur. C’est ainsi qu’elle est déjà aidée par la ville de Diest, mais aussi Passwerk et des entreprises comme Cronos qui fournit des places de stage et détache des collaborateurs comme enseignants en informatique. Tel est le cas de Dave Vanbrabant, manager chez IW, filiale de Cronos. “En tant qu’enseignant, nous évaluons d’abord le niveau et le degré d’intérêt des élèves dans différents domaines, comme le testing, la programmation, le matériel, les réseaux, l’imagerie numérique, etc. Chez certains, l’aspect graphique est fort développé, de sorte que nous nous concentrons sur le développement front-end. Mais nous avons aussi un élève qui, de sa propre initiative, s’est déjà largement formé à Java, a décroché des certifications et suit désormais un stage chez Cronos.”

La priorité de De Lift ne consiste donc pas tellement à permettre aux élèves de décrocher un diplôme que de leur apporter des compétences spécifiques. D’ailleurs, l’informatique n’est pas le seul domaine abordé puisque l’école développe aussi les capacités sociales. “L’an prochain, nous souhaitons travailler davantage l’aspect diplôme. Car si les entreprises IT nous disent souvent qu’un diplôme du secondaire est moins important que certaines certifications Java, les parents nous demandent eux de privilégier le diplôme, pour donner aux jeunes la chance d’accéder éventuellement à l’enseignement supérieur.”

Les entreprises qui souhaitent soutenir le projet de De Lift ou obtenir davantage d’informations peuvent consulter le site Web http://www.delift-education.be/.

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