Critiqué, Kalanick, le CEO d’Uber, quitte le comité consultatif de Trump, alors que Musk, lui, y reste

Travis Kalanick © Reuters
Wim Kopinga Redacteur DataNews.be

Dans un mail interne adressé à son personnel, le CEO d’Uber, Travis Kalanick, annonce que suite à de nombreuses critiques, il quitte le comité consultatif du président américain Donald Trump. Quant au CEO de Tesla, Elon Musk, lui aussi dans la ligne de mire, il reste en place.

Cette nouvelle sort un mois seulement après qu’on ait appris que Kalanick était venu s’ajouter au conseil consultatif. Parmi les autres membres, on trouve des directeurs de General Motors, JPMorgan et Pepsi.

Selon le New York Times, Kalanick a cependant considéré sa situation comme intenable, après que vendredi passé, une campagne #DeleteUber ait vu le jour sur les médias sociaux.

Uber est devenue une cible – injustement, selon une partie de son personnel -, du fait que certains accusent l’entreprise de chasse au gain en continuant de rouler vers les aéroports de New York, après que le président Donald Trump ait imposé une interdiction de voyager aux ressortissants de sept pays musulmans au monde. Les chauffeurs de taxi classiques, qui sont souvent eux-mêmes des immigrés, décidèrent alors de faire grève, alors qu’Uber continua de rouler. Voilà qui provoqua la présence du mot-dièse (hashtag) #DeleteUber sur les médias sociaux, alors que quelque 200.000 clients auraient directement supprimé leur compte.

Mais à entendre le personnel d’Uber, l’entreprise a bien fait de continuer de rouler. Elle voulait ainsi amener des manifestants dans les aéroports, sans augmentation des tarifs – ce qui aurait pu arriver, puisque la demande de taxis Uber était supérieure à la normale. Comme pour dynamiser encore ce message, l’entreprise a mis en oeuvre un fonds de 3 millions de dollars pour aider les chauffeurs de la plate-forme aux prises avec des problèmes de migration. Elle a aussi promis d’être disponible 24 heures sur 24, une décision qui, selon la concurrence, peut être considérée comme une preuve que l’entreprise n’était précédemment pas droit dans ses bottes et qu’elle souhaite à présent redorer son blason.

Mais Kalanick a été critiqué également en interne ces dernières semaines. Son personnel n’a pas compris pourquoi il continuait de siéger au sein du comité consultatif de Trump, après que le président ait signé ce genre de décret.

Dernièrement, une réunion était planifiée au siège central d’Uber, durant laquelle Kalanick se vit poser deux fois la question de savoir pourquoi il ne quittait pas le comité consultatif. Or, il avait samedi déjà donné publiquement sa réponse sous la forme d’un communiqué posté sur son blog. Selon lui, la meilleure manière d’aller de l’avant était “d’occuper un siège autour de la table”. Les membres du personnel considéraient cependant sa participation au comité comme un soutien apporté au président, mais dans un courriel interne, il expliqua que tel n’était pas le cas. Pourtant, il ne pouvait continuer d’agir de la sorte suite au changement du climat politique et à la pression externe croissante. Finalement, il s’est donc résolu à jeter le gant hier jeudi.

Ce fut hier également que le directeur de Tesla et de SpaceX, Elon Musk, a fourni davantage d’explications sur les raisons pour lesquelles lui restait bele et bien actif au sein du comité consultatif.

C’est que Musk faisait également l’objet de critiques, du fait qu’il avait réagi de manière jugée trop douce au décret signé par Trump. Il se contenta en effet de dire que le projet de Trump “n’est pas la meilleure façon de relever les défis qui se présentent au pays”. Dans un tweet, il indiqua encore que les migrants arrivant aux Etats-Unis “ne le font pas de gaieté de coeur”.

Dans un communiqué, Musk explique à présent que sa participation au comité consultatif ne signifie pas qu’il soit d’accord avec la politique menée par Donald Trump: “Mes objectifs sont d’accélérer le passage du monde ves l’énergie durable et d’aider l’humanité à créer une civilisation sur plusieurs planètes, ce qui pourrait engendrer des centaines de milliers d’emplois.” Il prétend comprendre les objections quant à sa participation, mais promet que “le traitement actuel de questions critiques servira à faire le plus grand bien”. Lors de la prochaine réunion du comité consultatif, il fera aussi connaître ses objections.

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