Corée du Sud: l’héritier de Samsung inculpé dans l’enquête sur une fusion controversée

L'héritier de Samsung Lee Jae-yong.

Le ministère public sud-coréen a inculpé mardi l’héritier du géant Samsung dans le cadre de l’enquête sur la fusion controversée de deux filiales du groupe, qui a permis son accession à la tête du plus gros conglomérat du pays.

Vice-président de Samsung Electronics, Lee Jae-yong a été inculpé pour manipulation boursière, abus de confiance ainsi que pour différents délits commis lors de la fusion, en 2015, de deux unités de Samsung, Cheil Industries et C&T, a déclaré le parquet. Dix autres dirigeants de Samsung ont également été inculpés. M. Lee ainsi que des personnes placées sous ses ordres ont élaboré “un plan systémique pour prendre, à moindre coût, le contrôle du groupe Samsung” en ayant recours à “diverses transactions déloyales”, selon le ministère public.

Le dirigeant était, au moment de la fusion de deux unités de Samsung, C&T et de Cheil Industries, en 2015, le principal actionnaire de cette dernière. Samsung est accusé par certains d’avoir délibérément sous-évalué le prix de C&T pour que M. Lee puisse accroître son emprise sur le conglomérat. Samsung Electronics n’a pas souhaité réagir à son inculpation, renvoyant vers les avocats de M. Lee, petit-fils du fondateur de Samsung. Les avocats ont rejeté les accusations des enquêteurs, les qualifiant de “partiales” et “totalement fausses”.

“Chaque étape de la fusion a été menée en toute légalité”, affirment-ils, ajoutant que l’acte d’accusation contre M. Lee était “non seulement incompréhensible, mais lamentable”. Après la crise cardiaque de son père en 2014, M. Lee était devenu le patron de facto du groupe. Dans les conglomérats sud-coréens, les familles n’ont souvent qu’une faible part au sein de leurs empires, mais elles en gardent le contrôle grâce à un système complexe de participations croisées entre les différentes entités. M. Lee est actuellement rejugé dans le cadre d’un procès pour une retentissante affaire de corruption qui avait entraîné la destitution et la condamnation de l’ex-présidente sud-coréenne Park Geun-hye.

Il avait déjà été condamné, en 2017, à cinq ans de prison et libéré un an plus tard. Samsung Electronics a enregistré au deuxième trimestre un bénéfice en hausse grâce aux centres de données très demandeurs en mémoires DRAM, en raison de la hausse des activités en ligne dynamisées par le confinement imposé à travers la planète pour freiner la propagation du nouveau coronavirus. Samsung Electronics est le fleuron du groupe Samsung, le plus gros conglomérat du pays. Il représente à lui seul un cinquième du PIB de la Corée du Sud, 12e économie au monde, d’où son poids politique et économique considérable.

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