Cloudflare va faire son entrée à la bourse

Pieter Van Nuffel Journalist DataNews

Cloudflare se prépare à entrer à la bourse. L’entreprise de sécurité internet a dans ce but transmis une demande auprès du contrôleur boursier américain Securities and Exchange Commission (SEC). Ce dossier est intéressant dans la mesure où il montre comment Cloudflare pondère sa perte de réputation et de clients dans les décisions qu’elle prend quant à la sécurisation de sites web comme 8chan.

La firme de sécurité internet Cloudflare sera cotée à la bourse de New York. Cette entrée boursière devrait donner une injection financière à Cloudflare, plongée dans le rouge ces deux dernières années. La valeur marchande de Cloudflare serait de quelque 3,5 milliards de dollars.

L’entreprise de San Francisco a été fondée, il y a dix ans. Elle possède un grand nombre de serveurs et de centres de données et propose ainsi des services destinés à protéger les entreprises contre différents types de cybercriminalité comme les attaques DDoS.

L’un de ses clients était jusqu’il y a peu le controversé forum internet 8chan. Cloudflare a cependant renoncé à offrir des services à la plate-forme suite aux fusillades mortelles d’El Paso et de Dayton aux Etats-Unis. Juste avant celle d’El Paso, le tireur avait ainsi posté une lettre sur 8chan. Il y a deux ans, Cloudflare avait aussi interrompu ses services au site néonazi Daily Stormer.

Du dossier transmis au SEC, il apparaît que les controverses relatives à des sites web tels 8chan et Daily Stormer représentent un facteur de risque potentiel pour l’entreprise. Cloudflare y mentionne du reste “avoir pâti de substantiels effets politiques, professionnels et de réputation négatifs auprès de clients, employés, fournisseurs et instances publiques”.

Le document montre surtout comment des décisions de ce genre constituent un authentique dilemme professionnel pour Cloudflare. En stoppant des services à certains sites web, l’entreprise risque de perdre des clients qui estiment qu’un réseau d’infrastructures en ligne ne doit pas s’immiscer dans le contenu. Mais si elle ne réagit pas, l’entreprise risque aussi de faire l’objet d’une publicité négative et de perdre des clients, parce qu’elle collabore avec des néonazis. “Certains clients potentiels ont signalé que leur décision de ne pas s’abonner à nos produits a été, du moins en partie, influencée par les actions de certains autres clients”, peut-on lire. “A l’inverse, les actions que nous entreprenons en réaction aux activités de certains clients, peuvent aussi nuire à notre réputation.”

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