Changement: à vous de jouer

Le climat économique actuel empêchera-t-il le CIO de réaliser son rêve de devenir un agent de changement?

Le climat économique actuel empêchera-t-il le CIO de réaliser son rêve de devenir un agent de changement?

D’une manière ou d’une autre, nous sommes tous confrontés à la crise économique. En règle générale, elle se traduit tout d’abord par des coupes sombres dans les plans d’investissement IT, que les CIO considèrent comme essentiels pour permettre à la structure IT de devenir un agent de changement dans l’entreprise. Les CIO doivent-ils donc remiser leurs ambitions au placard jusqu’à ce que le climat économique s’améliore, ou celui-ci crée-t-il au contraire des occasions inattendues? Bien entendu, cela dépendra dans une large mesure du positionnement général de l’informatique dans l’entreprise et de la mesure dans laquelle le CIO est prêt à faire preuve d’aptitudes de direction. Quelques pistes de réflexion pourraient toutefois déjà être explorées. Avant tout, nous devons nous rappeler que la créativité s’exprime mieux dans les contextes difficiles que dans les environnements sûrs et prévisibles. Ensuite, les conjonctures économiques difficiles rendent les décideurs, dans les entreprises, plus réceptifs à toute forme d’assistance pour remédier à leurs problèmes. Il est clair que pour attirer l’attention de la direction, le CIO doit se concentrer sur des projets qui s’avéreront utiles à court terme mais qui, s’ils réussissent, pourraient bien l’aider à mieux se positionner à l’avenir en tant qu’agent de changement pour des programmes à plus long terme. Voici quelques idées.

Dans chaque structure IT, on rencontre généralement quelques personnes qui estiment que l’entreprise n’exploite pas tout le potentiel IT actuel, en général parce que les cadres intermédiaires, dans les fonctions hiérarchiques, se montrent réticents au changement. Organisez donc une enquête ou une session de remue-méninges, dans votre département IT, afin de déterminer si vos collaborateurs identifient des perspectives commerciales à court terme qui auraient été manquées. Le climat économique peu favorable pourrait être l’occasion rêvée de mener à bien ces changements. Bien entendu, tout dépend de leur capacité à se traduire en avantages pour l’entreprise.

L’analyse des processus décisionnels: tous les responsables IT ont des années d’expérience en analyse des processus d’entreprise. Qu’en est-il de l’analyse des processus décisionnels? La prise de décisions transcende les processus d’entreprise. Nous avons tous d’énormes quantités d’informations qui soutiennent les processus décisionnels. Cependant, avons-nous jamais effectué une analyse quant à la nature des informations qui jalonnent le parcours crucial qui mène à la décision? Bien souvent, ces informations sont déjà disponibles dans les entrepôts de données, mais elles ne sont pas nécessairement mises à disposition au bon moment pour s’avérer pertinentes pour les décideurs. La comparaison avec l’analyse des processus d’entreprise doit être considérée avec les réserves d’usage: les processus décisionnels sont naturellement moins définis et plus intuitifs. Il importe toutefois de savoir si nous exploitons suffisamment la masse d’informations disponibles pour soutenir les processus décisionnels. Cette situation présente aussi des avantages à long terme, car ce sont les décideurs au sein de la direction qui ordonneront en fin de compte de soutenir (ou non) le rôle du CIO en tant qu’agent de changement.

Il se peut que certains programmes d’investissement IT aient été mis en suspens. Dès lors, dans la mesure où certains chefs de programmes ou de projets sont désormais sous-employés, pourquoi ne pas leur confier la direction de projets non IT dans l’entreprise? Le service IT possède souvent des chefs de projets de meilleur niveau que les autres, et toutes les entreprises ont plus de projets qu’elles n’en peuvent gérer. En outre, la crise pourrait faire apparaître un besoin de groupes d’étude à court terme qui pourraient être placés sous la houlette de nos chefs de projets IT. On pourrait craindre que ces chefs de projets ne veuillent plus revenir à l’informatique par la suite. Toutefois, ceci signifierait que le projet a remporté un franc succès, ce qui ne peut que profiter à la position du service IT.

Nombre d’entreprises envisagent d’adopter le principe des services intégrés, un service étant défini comme l’intégration de tous les composants fonctionnels d’une façon pertinente pour l’utilisateur final. Ainsi, les services du personnel ont besoin de blocs fonctionnels provenant de l’informatique, des ressources humaines et de la gestion des infrastructures. Le passage de l’approche fonctionnelle traditionnelle à une approche de services intégrés offre-t-elle des perspectives de réduction des coûts et d’amélioration du service, et l’informatique pourrait-elle jouer un rôle de premier plan dans ce contexte?

L’objectif de cet article est d’encourager la créativité, pas de donner des réponses. Gageons que nous trouverons tous des idées adaptées aux besoins de notre entreprise et aux possibilités qui s’offrent à elle. Nous sommes évidemment bien conscients que cela n’a rien de facile, mais ne rien faire et nous contenter d’effectuer des coupes dans les programmes d’investissement n’a aucune chance de nous aider à devenir des agents de changement. Comme nous l’avons dit plus haut, les moments de crise sont idéaux pour stimuler la créativité et pour sacrifier les vaches sacrées. Il se pourrait donc que le moment soit idéal, pour le CIO, de montrer ses capacités de direction en devenant agent de changement et, ce faisant, en aidant son entreprise à court terme.

Hendrik Deckers est directeur général de CIOnet.

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