Cerre milite pour une meilleure régulation au sein de l’Europe

Le ‘Centre on Regulation in Europe’ (Cerre) entend aider les entreprises et les pouvoirs publics à mettre en oeuvre une régulation professionnelle et cohérente au sein du petit monde des services aux collectivités (entreprises d’utilité publique).

Le ‘Centre on Regulation in Europe’ (Cerre) entend aider les entreprises et les pouvoirs publics à mettre en oeuvre une régulation professionnelle et cohérente au sein du petit monde des services aux collectivités (entreprises d’utilité publique).

Depuis l’éclatement de la crise économique, tout le monde est d’accord pour souligner l’importance d’un cadre régulateur pour le secteur financier. Mais lorsqu’il s’agit de télécommunications, de transport ou d’énergie, la régulation semble soudainement être moins importante. Il en résulte que nombre de consommateurs et d’utilisateurs européens se voient refuser l’accès à des services de qualité à des prix raisonnables.

“Depuis la création d’un marché unifié, un fossé s’est creusé entre la libéralisation et la régulation des services aux collectivités”, déclare Bruno Liebhaberg, professeur à la Solvay Business School (ULB) et initiateur du Cerre. “Cela est en partie dû au fait que les opérateurs, régulateurs et pouvoirs publics ont des avis divergents sur la façon dont un marché doit fonctionner.”

“Il n’existe pas non plus de vision bien étudiée ni du rôle que le pouvoir public ou le régulateur doit jouer, ni des compétences dont ces entités doivent disposer”, poursuit le professeur. “Pour vous donner une idée, la station d’émission publique francophone, la RTBF, ne reconnaît pas le rôle du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel de la Communauté Française). Qui doit alors jouer le rôle d’arbitre? Qui doit placer les balises?”

La réponse est le ‘Centre on Regulation in Europe’ (Cerre), une organisation multidisciplinaire et, à l’entendre, ‘neutre’, qui opère à la limite entre les mondes académique, politique et économique.

“L’objectif est d’agir au niveau national et européen”, explique Liebhaberg. “Nous voulons contribuer à la professionnalisation des systèmes de régulation, dans l’optique de créer la confiance.”

“Cerre fera tout ce qui est en son pouvoir pour partager les meilleures pratiques et les traduire en une régulation pour les états membres de l’UE. En outre, nous publierons des études, prodiguerons des conseils et organiserons des séminaires, d’une manière multidisciplinaire et en collaboration avec des économistes, des juristes, des politicologues et des ingénieurs.”

“Prenons la ‘fiber to the home’ comme exemple”, ajoute encore Liebhaberg. “Ouvrir la rue pour y installer la fibre, cela coûte cher. Mais si vous pouvez déployer la fibre à côté d’une canalisation de gaz ou d’eau, il est alors possible de partager les coûts. La convergence technologique rend nécessaire une collaboration entre plusieurs secteurs. Mais qui va mener à bien les négociations entre l’opérateur télécoms et le secteur énergétique? Quel régulateur est-il compétent? C’est dans de tels cas que le Cerre peut intervenir.”

Le projet est supporté par la Commission européenne et a été mis en oeuvre avec le soutien de 13 membres de quatre pays, dont Belgacom, Telenet, Mobistar, Elia, Sibelga, l’IBPT, l’université Bocconi de Milan et la Vrije Universiteit Brussel.

Le président Liebhaberg espère l’arrivée rapide de nouveaux membres. Non seulement des entreprises télécoms, mais aussi du secteur des transports ou de celui de l’énergie, ainsi que des instituts d’enseignement et des régulateurs nationaux. Les parties intéressées doivent prévoir un budget d’investissement de 25.000 euros par an.

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