‘Ce n’est pas tant l’innovation en soi qui est complexe, mais bien son déploiement à grande échelle’

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L’enquête de Beltug confirme que la transformation numérique continue à figurer en bonne position dans l’agenda des entreprises. Près de 8 grandes entreprises sur 10 ont des projets dans le domaine de la transformation numérique.

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Ces projets sont gérés surtout par la direction générale et l’IT, et nettement moins par les entités organisationnelles comme la finance et les RH. ‘Rien d’étonnant à cela, estime Robin Jonckeere. Ce n’est pas tant l’innovation en soi qui est complexe, mais bien son déploiement à grande échelle. En fait, la direction guide l’innovation du modèle commercial, après quoi le métier doit concrétiser l’idée sur le terrain.’

Robin Joncheere (NTT)
Robin Joncheere (NTT)© DN
Qui est en charge de l'innovation numérique?
Qui est en charge de l’innovation numérique?© Beltug

A la question de savoir où se situera l’innovation dans ce contexte – et quelles technologies la supporteront -, l’étude n’apporte pas de réponse précise. L’intérêt pour la chaîne de blocs, le ‘software-defined networking’ et les agents conversationnels notamment reste assez limité. Ou faut-il éviter de ne s’intéresser qu’aux nouvelles technologies ? ‘Pour moi, l’innovation consiste à réinventer ce qui existe déjà, prétend Martine Tempels, Executive VP de Telenet. C’est ainsi que nous avons trouvé une façon d’organiser des événements physiques dans un cadre virtuel. Et cela semble en outre bien fonctionner puisque nous atteignons davantage de personnes et recevons plus de feedback.’

Martine Tempels (Telenet)
Martine Tempels (Telenet)© DN

Pour sa part également, Bjorn Van Reet (Kinepolis) ne considère pas forcément les nouvelles technologies comme le point de départ de l’innovation. ‘Il s’agit de création de valeur, estime-t-il. C’est la quête de création de valeur qui guide l’innovation et non pas la technologie en soi.’ D’ailleurs, cette technologie doit également être mature et disponible pour faire la différence. ‘Je trouve logique que ce soit le métier qui stimule l’innovation’, remarque Alex Lorette, Director Enterprise Solutions chez Proximus. La question n’est pas de savoir ce que l’on veut faire avec l’IA en tant qu’entreprise, mais bien quel but on désire atteindre – et si l’IA peut y contribuer. En d’autres, termes, la quête de valeur est à nouveau au centre du débat. ‘Pour quelle autre raison rechercherait-on en effet l’innovation ?’, s’interroge Willem Jonkman, Sales Director Benelux chez Verizon. Cette quête n’est d’ailleurs pas uniquement aiguillée par une seule technologie. ‘Dans le cadre de l’Industrie 4.0 par exemple, nous constatons que les frontières s’estompent entre l’intelligence artificielle, la robotique, la chaîne de blocs et l’IoT.’

Bjorn Van Reet (Kinepolis)
Bjorn Van Reet (Kinepolis)© DN

Le bon équilibre

Si l’on pousse le raisonnement plus avant, la question peut également se poser de savoir comment une entreprise implique un fournisseur télécom dans son projet. Doit-il choisir un seul et même fournisseur capable de tout faire, ou a-t-il intérêt à sélectionner un fournisseur spécifique pour chaque application particulière ? ‘Nous en sommes arrivés à un point où les flux de données sont devenus aussi importants que les flux de colis, précise Wim Nagels. A cet égard, nous lançons certains projets avec des start-up. Souvent, c’est l’application elle-même qui guide notre démarche, par exemple dans la question de savoir si nous allons ou non dans le cloud.’ Pour nombre d’entreprises, il s’agit également d’un exercice d’équilibre. ‘Trouver le bon équilibre est essentiel, observe An Swalens. D’une part, nous voulons éviter un paysage trop morcelé et, d’autre part, il n’est pas bon de mettre tous ses oeufs dans le même panier.’

An Swalens (NBB)
An Swalens (NBB)© DN

‘Beaucoup dépend de l’entreprise et de la solution, remarque Danielle Jacobs. Une solution nationale ou internationale est-elle nécessaire ? Avez-vous besoin d’un réseau pour la vidéo en temps réel ou pour le monitoring de machines ? Tous ces éléments font une grande différence.’ En fonction du type de projet, l’importance du fournisseur télécom joue évidemment un rôle plus ou moins important. S’il se révèle aisé de basculer d’un fournisseur à un autre, c’est évidemment bon à prendre. Sans doute l’eSIM peut-elle jouer un rôle à ce niveau, à savoir une carte SIM embarquée permettant de passer d’un fournisseur à un autre sans devoir changer de carte SIM. C’est ainsi que dans le cadre d’un projet IoT impliquant une flotte importante d’appareils connectés, il peut s’avérer plus pratique de pouvoir changer de fournisseur. ‘Dans le contexte B2B, l’eSIM représente incontestablement une bonne solution, juge Martine Tempels. Mais sur le marché des combinés, l’eSIM n’est pas encore très fréquente.’

Entrevoyez-vous des opportunités pour l'eSIM dans votre organisation?
Entrevoyez-vous des opportunités pour l’eSIM dans votre organisation?© DN

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