Avec ces crypto-outils, il sera plus malaisé d’échapper aux sanctions prises contre la Russie

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Els Bellens

L’entreprise d’analyse de chaînes de blocs Chainanalysis lance des outils qui rendent ces dernières moins anonyms. L’objectif est de prévenir si on commerce avec un portefeuille soumis à des sanctions.

Chainanalysis, qui effectue des analyses de données pour la chaîne de blocs, a annoncé deux outils destinés à faciliter le screening des crypto-portefeuilles. Ce faisant, l’entreprise cible spécifiquement les entreprises qui veulent éviter de commercer avec des organisations ou des personnes qui font l’objet de sanctions internationales.

La liste des personnes et organisations sanctionnées a été fortement étendue ces deux dernières semaines suite à la guerre en Ukraine. Des organisations aux Etats-Unis et dans l’UE ne sont par exemple plus autorisées à commercer avec toute une série de banques et de firmes russes. Cette situation impacte aussi les crypto-monnaies. ‘A présent qu’à l’échelle mondiale, des pays prennent des sanctions économiques supplémentaires en réponse à l’invasion russe de l’Ukraine, des groupes Web3 décentralisés, tels des DEX, des plates-formes DAO DeFi et des développeurs d’applis ont besoin d’outils simples qui les aident, eux et leurs clients, à respecter ces sanctions’, déclare Chainanalysis dans un communiqué de presse.

Far West

Les crypto-monnaies sont provisoirement peu réglementées, mais aussi majoritairement anonymes. Elles dégagent véritablement l’image d’un Far West financier avec toutes les activités frauduleuses et criminelles qui vont de pair. On s’attend également à ce que les crypto-monnaies gagnent à présent en popularité en Russie par exemple, parce que les transactions financières davantage traditionnelles y sont devenues quasiment impossibles. ‘A présent, le moment est venu pour l’industrie de démontrer que la transparence inhérente de la chaîne de blocs signifie vraiment qu’il ne sera pas possible d’échapper aux sanctions avec les crypto-monnaies’, ajoute Michael Gronager, CEO de Chainanalysis.

L’entreprise sort deux outils. Le premier est ce qu’on appelle un ‘on-chain oracle’ déjà déployé. Il s’agit en l’occurrence d’un contrat intelligent sur la chaîne de blocs, dont la tâche est d’examiner si un crypto-portefeuille est soumis à des sanctions. Chainanalysis gère ce contrat intelligent qui, selon elle, sera régulièrement actualisé. En outre, il y a également une API, qui devrait être lancée le mois prochain. L’API utilisera les mêmes données que l’oracle, mais utilisables pour les sites web publics et les interfaces utilisateur mobiles.

Avec ces outils, Chainanalysis espère que les petites entreprises et les organisations décentralisées dans le crypto-secteur pourront prévoir les contrôles nécessaires, afin que les clients puissent négocier de la monnaie, y compris de singe, sans encourir des sanctions internationales. Une analyse de fond similaire existe déjà sur des plates-formes davantage centralisées telles Coinbase.

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