Astrid: mise sous écoute aisée

Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Astrid, le réseau de communication numérique des services de secours belges, peut être facilement mis sur écoute. Dès sa création à la fin des années ’90, ce réseau basé sur le protocole Tetra n’utilise aucune forme de cryptage. La communication entre les services de secours peut donc être suivie sans trop de mal avec un simple scanner – en vente libre aux Pays-Bas notamment -, un ordinateur portable et un logiciel de décodage open source. Voilà ce que nous a appris une recherche dans des forums internet spécialisés et qui nous a été confirmé par plusieurs sources, dont une personne haut placée à la Police Fédérale.

Astrid, le réseau de communication numérique des services de secours belges, peut être facilement mis sur écoute. Dès sa création à la fin des années ’90, ce réseau basé sur le protocole Tetra n’utilise aucune forme de cryptage. La communication entre les services de secours peut donc être suivie sans trop de mal avec un simple scanner – en vente libre aux Pays-Bas notamment -, un ordinateur portable et un logiciel de décodage open source.

Voilà ce que nous a appris une recherche dans des forums internet spécialisés et qui nous a été confirmé par plusieurs sources, dont une personne haut placée à la Police Fédérale.

Précédemment, déjà, John Baekelmans expliquait dans le numéro 12/2011 de Data News que “toute communication qui passe par Astrid n’est pas cryptée”. Baekelmans est chief technology officer chez Cisco, officier des pompiers depuis 20 ans et impliqué dans la création du réseau Astrid.

Le cryptage de la communication est pourtant parfaitement possible sous la forme d’une couche supplémentaire par-dessus le protocole Tetra. Les Pays-Bas exploitent dans ce but le protocole TEA2. Chez nous, l’on a choisi au départ de ne pas recourir au cryptage, afin d’éviter les problèmes lors de l’utilisation de plusieurs marques d’équipement radio. D’après nos sources, Astrid aurait, il y a quelques mois, cependant décidé d’activer quand même le cryptage, mais il faut à présent encore convertir tous les appareils sur le réseau, avant que le codage puisse être réellement appliqué. L’authentification est nécessaire pour pouvoir communiquer via le réseau même.

Pour être précis, ajoutons que si la mise sur écoute est assez facile, elle est punissable par loi de la même manière que l’utilisation de la connexion internet sans fil d’un tiers. Fin août, l’on avait appris que des perquisitions avaient été effectuées chez quelques journalistes suspectés de disposer d’appareils permettant d’intercepter la communication sur Astrid. Et c’est précisément aussi le moment choisi par le Holding Communal pour se débarrasser de sa participation de 39% dans Astrid. Il compte d’ailleurs sur le gouvernement fédéral, qui possède les 61% restants. Le gouvernement en affaires courantes met toutefois en doute l’impact budgétaire et le prix.

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