Apple a découvert la pratique d’espionnage de ses utilisateurs par Uber

Uber CEO Travis Kalanick. © REUTERS
Pieterjan Van Leemputten

Uber a continué d’identifier ses utilisateurs, même après que l’appli ait été retirée de l’iPhone. Apple a découvert la pratique, ce qui a provoqué une confrontation entre Tim Cook et Travis Kalanick.

Il s’agit là du énième scandale touchant le service de taxi controversé. Dans un article paru dans le New York Times, on peut lire qu’Uber a continué de tracer des iPhone individuels, même après que l’appli en ait été retirée ou que le téléphone ait été complètement effacé.

Pareille pratique est toutefois prohibée par Apple, pour qui un iPhone effacé ne peut absolument plus être lié à des applis préalables, qu’elles soient d’un propriétaire précédent ou non. Pour empêcher que cette pratique soit découverte, Uber avait prévu une exception dans la zone géographique entourant le siège central d’Apple aux Etats-Unis.

Mais Apple a fini quand même par mettre à jour l’espionnage des utilisateurs, après quoi Tim Cook en personne sollicita une rencontre avec le CEO d’Uber, Travis Kalanick. Selon le New York Times, Cook aurait menacé de virer Uber de son App Store, ce qui aurait eu un impact énorme sur l’utilisation du service de taxi. Toujours selon le journal, Kalanick aurait alors stoppé ladite pratique.

Uber signale pour sa part que la pratique du traçage, aussi appelée en jargon ‘fingerprinting’ (empreinte digitale), a été surtout utilisée pour éviter la fraude. C’est ainsi que des téléphones volés avec des cartes de crédit elles aussi dérobées ont été utilisés par des chauffeurs en Chine pour la réservation d’onéreuses courses (de taxi), ce qui a permis à des chauffeurs Uber locaux de gagner plus d’argent.

La pratique est un énième exemple du fait que l’entreprise ne tient pas compte du respect de la vie privée des utilisateurs, de la législation locale ou tout simplement des bonnes manières en général. Ces derniers mois, on a notamment découvert que l’entreprise ne proposait pas ses services aux environs de certains bâtiments publics, afin de compliquer les enquêtes juridiques. Elle tracerait en outre les chauffeurs de la concurrence et elle a été accusée aussi d’avoir dérobé de la propriété intellectuelle à Waymo (Google).

En février, on apprenait encore qu’Uber appliquait une culture d’entreprise basée sur le sexisme, et que sa direction n’hésitait pas à importuner en toute impunité des collaboratrices. A la même période, on a aussi vu apparaître une vidéo mettant en scène un Kalanick furibond durant une course Uber, après que le chauffeur lui ait signalé qu’il gagnait à peine sa vie en transportant des personnes pour l’entreprise.

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