Amazon censure les termes ‘syndicat’ et ‘augmentation’ dans une appli de chat interne

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Pieterjan Van Leemputten

Amazon prépare une appli de clavardage interne, mais pour maintenir l’ambiance à tout le moins positive, des dizaines de mots tels (traduits de l’anglais) ‘syndicat’, ‘travail forcé’, ‘toilettes’, ‘augmentation’ et ‘harcèlement’ en sont censurés.

The Intercept a réussi à obtenir les détails d’une réunion d’Amazon datant de novembre 2021 à propos de l’appli en question. L’objectif d’un canal de chat interne, sur lequel les employés peuvent se parler en tête-à-tête, est d’amplifier la satisfaction et la productivité intérieures. Les collègues peuvent ainsi se féliciter et, par ‘ludification’, obtenir des récompenses virtuelles par des étoiles et des badges.

Mais Amazon, qui est souvent pointée du doigt à cause de ses médiocres et dangereuses conditions de travail, ses bas salaires et son opposition persistante à la formation d’un syndicat, entend aussi éviter que ses collaborateurs parlent de choses moins agréables à propos de leur travail. Voilà pourquoi un tas de mots, en plus des jurons, sont censurés par défaut.

Selon The Intercept, il s’agit des termes suivants: I hate, Union, Fire, Terminated, Compensation, Pay Raise, Bullying, Harassment, I don’t care, Rude, This is concerning, Stupid, This is dumb, Prison, Threat, Petition, Grievance, Injustice, Diversity, Ethics, Fairness, Accessibility, Vaccine, Senior Ops, Living Wage, Representation, Unfair, Favoritism, Rate, TOT, Unite/unity, Plantation, Slave, Slave labor, Master, Concerned, Freedom, Restrooms, Robots, Trash, Committee, Coalition.

Amazon même déclare dans une réaction à The Intercept que l’appli n’est pas encore définitive, que son contenu peut encore changer et qu’il n’est même pas sûr qu’elle sorte. Mais les détails fuités de la réunion confirment néanmoins la façon de penser de la direction de l’entreprise, qui veut cacher ou contrecarrer autant que possible les critiques des employés.

C’est ainsi qu’Amazon avait également sélectionné il y a quelques années déjà des collaborateurs chargés de rédiger des tweets positifs sur les conditions de travail dans l’entreprise. Il n’empêche que l’on eut encore droit par la suite à des histoires de personnes urinant dans des bouteilles en raison de la trop forte pression au travail les empêchant de se rendre aux toilettes, mais aussi de chauffeurs roulant dangereusement pour arriver à temps à destination, ou encore de personnes licenciées pour avoir tenté de constituer un syndicat.

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