5G : Ericsson pleure en Chine mais sourit aux États-Unis

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L’équipementier télécom suédois Ericsson a annoncé vendredi un bénéfice net en forte hausse au deuxième trimestre, mais s’attend à être pénalisé en Chine par le récent bannissement de son principal concurrent, le géant chinois Huawei, des appels d’offres 5G en Suède.

Le groupe suédois, numéro 2 mondial du secteur derrière Huawei, a également annoncé un important contrat de 8,3 milliards de dollars (7 milliards d’euros) dans la 5G aux États-Unis avec l’opérateur américain Verizon, présenté comme “le plus gros contrat individuel” de l’histoire d’Ericsson.

Au deuxième trimestre, le fleuron suédois a dégagé un bénéfice net de 3,9 milliards de couronnes (381 millions d’euros), en hausse de 51% sur un an, indique-t-il dans son rapport financier. Mais le chiffre d’affaires est ressorti en légère baisse (-1%), à 54,9 milliards de couronnes, du fait essentiellement d’un net déclin des ventes sur l’important marché chinois, qui ont été inférieures de 2,5 milliards à la même période l’an passé. Les analystes s’attendaient à un bénéfice net moindre, aux alentours de 350 millions d’euros selon Factset et Bloomberg, mais à un chiffre d’affaires nettement supérieur, au-delà des 57,2 milliards de couronnes.

Ericsson est engagé dans une féroce bataille pour construire les réseaux 5G à travers le monde, avec Huawei et le finlandais Nokia, et la Chine est un marché crucial. “Il est prudent de prévoir une part de marché sensiblement plus faible en Chine pour les divisions Réseaux et Services numériques, après la récente décision d’exclure les équipementiers chinois des réseaux 5G en Suède qui pourrait influencer l’attribution de marchés”, a expliqué le PDG d’Ericsson, Börje Ekholm, dans le rapport trimestriel.

Après la décision à l’automne 2020 de l’autorité suédoise des télécoms de bannir les Chinois Huawei et ZTE des réseaux 5G dans le pays nordique, Ericsson s’était retrouvé dans la position paradoxale de défendre Huawei auprès du gouvernement suédois, par crainte de représailles en Chine.

Le bannissement, qui intervient après des décisions similaires aux États-Unis et au Royaume-Uni notamment, a depuis été confirmé en première instance par la justice suédoise.

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