’35 pour cent de places IT vacantes en plus’: quels sont les profils les plus convoités?

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Michel van der Ven
Michel van der Ven Rédacteur chez Data News.

L’agence de recrutement Hays a enregistré une hausse de 35 pour cent du nombre de places IT vacantes en Belgique au cours des douze derniers mois. Ce sont surtout les spécialistes en réseaux et en cyber-sécurité, les experts en nuage et en DevOps qui sont recherchés.

La crise du corona a donné une sérieuse impulsion à la numérisation. La demande de profils IT spécialisés grimpe en flèche et ce, dans tous les secteurs. ‘On recherche actuellement même plus d’informaticiens en dehors des entreprises IT ‘classiques’ qu’en leur sein. Pensez ici au secteur de la santé, à la logistique et au monde bancaire’, indique-t-on chez Hays.

Le rythme auquel le monde technologique évolue, ne fera en outre que croître. Sans mesures complémentaires, on atteindra à l’horizon 2030 quelque 541.000 places IT vacantes, selon la fédération technologique Agoria.

‘Reskilling & upskilling’

‘De nouvelle technologies voient constamment le jour. On ne peut pas perdre de vue que cette accélération se dessine dans un secteur qui a toujours été dans la ligne de mire de la guerre pour le talent. La demande d’informaticiens dépasse l’offre depuis longtemps déjà. Et le besoin de nouvelles compétences continue elle aussi d’augmenter’, explique Sophie Vernaet, Business Director chez Hays Technology Belgium. L’agence de recrutement en était à 528 emplois IT durant l’année fiscale 2020/21. Après les deux trimestres suivants, elle en était déjà à 384, ce qui représente une croissance annuelle de quelque 35 pour cent. ‘Si cette tendance se poursuit, l’année 2021/22 se clôturera sur 760 emplois’, affirme Vernaet.

Reskilling et upskilling sont, selon l’agence de recrutement, la top-priorité sur le marché du travail. Le World Economic Forum avait en janvier 2020 déjà tiré la sonnette d’alarme en annonçant qu’il faudrait recycler plus d’un milliard de personnes à l’horizon 2030. Dans ce but, un changement d’apprentissage s’avère nécessaire. Sophie Vernaet: ‘Nous devons aider les employés à se recycler et à trouver leur trajet vers des emplois en pénurie ou d’autres, des nouveaux, qui seront créés à l’avenir. Les entreprises qui misent sur une culture d’apprentissage et une mentalité de croissance, pourront prendre de l’avance sur leurs concurrentes.’

Moins de personnel fidèle

Sur le marché du travail limité actuel, il n’est pas seulement malaisé de trouver du nouveau personnel, mais garder à bord les employés existants constitue aussi un fameux défi. D’une enquête effectuée par Hays, il apparaît que trois travailleurs sur dix indiquent être moins fidèles à leur employeur depuis la crise du corona.

Il n’est pas sensé d’ouvrir la porte avant, si on laisse ouverte la porte arrière.

‘On observe souvent que les entreprises sont fortement occupées à engager de nouvelles personnes et à perdre ainsi un peu de vue des collaborateurs qui y travaillent depuis assez longtemps déjà. Durant la période du corona, tout le monde est resté à son poste, mais maintenant que l’économie reprend, les gens commencent de nouveau à bouger’, fait observer Sophie Vernaet. Selon elle, il ne faut pas craindre chez nous La Grande Démission (The Great Resignation) comme aux Etats-Unis: ‘Il est cependant important pour les entreprises de miser sur les possibilités de faire carrière et de progresser en leur sein, mais aussi sur les formations, la flexibilité et – une top-priorité – sur la santé mentale et le bien-être au travail. Car il n’est évidemment pas sensé d’ouvrir le porte avant, si on laisse ouverte la porte arrière.’

‘Les souhaits des travailleurs ont significativement changé depuis la crise du corona’, explique encore Vernaet. ‘Rendre l’entreprise attrayante et fidéliser le personnel, c’est plus que simplement proposer un bon salaire.’ Selon le rapport What Workers Want 2022 d’Hays, le salaire n’est même que la quatrième raison pour continuer d’exercer son emploi actuel. ‘A la première place, on trouve les collègues. Viennent ensuite l’autonomie dans la fonction, et l’équilibre travail-privé’, conclut la Business Director.

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