Uber peine à trouver son nouveau CEO
Quelques mois après les divers scandales ayant entaché la réputation d’Uber, suivis par la démission de son fondateur Travis Kalanick, l’entreprise se cherche un nouveau CEO, ainsi qu’un CFO et un COO. Cette quête s’avère très compliquée, a fortiori maintenant que la principale candidate, Meg Whitman, s’est retirée.
Nous sommes toutefois sûrs d’une chose : s’il doit y avoir un nouveau CEO, ce sera un homme. Certains ont pensé un temps que la valeur symbolique conférée par une dirigeante féminine aurait pu redorer le blason d’Uber, qui collectionne les scandales empreints de sexisme. Mais l’entreprise n’ira donc pas aussi loin. La seule candidate intéressée, Meg Whitman, de HP, a décliné la proposition.
Le nouveau plan consiste à désigner davantage de femmes comme membres indépendantes du conseil d’administration. Mais là aussi, Uber peine à trouver des candidates. Il faut dire que peu de hauts dirigeants sont prêts à prendre des risques pour l’entreprise. De plus, il semblerait entretemps que les huit membres actuels du conseil d’administration ne parviennent pas suffisamment à collaborer pour rencontrer les candidats et se prononcer à leur sujet. Ainsi, le manque de professionnalisme avec lequel la candidature de Meg Whitman aurait été traitée aurait joué un rôle décisif dans le refus de cette dernière.
Entretemps du côté de Kalanick…
Autre facteur majeur : certains membres du conseil d’administration d’Uber et sympathisants de Travis Kalanick auraient un agenda caché. Plusieurs médias avancent que l’ancien CEO Travis Kalanick tirerait les ficelles afin, selon ses propres dires, de “faire comme Steve Job”. Il s’agit là d’une référence au patron d’Apple qui avait démissionné pour ensuite revenir triomphalement aux commandes quelques années plus tard.
Néanmoins, les probabilités que l’ancien CEO d’Uber marche sur les traces du légendaire responsable de la marque à la pomme sont faibles. D’autant plus que Travis Kalanick n’a pas tiré sa révérence de façon très élégante. D’après des sources internes à Uber, il ne jouirait pas d’un grand soutien. La situation aurait tellement dérapé que le conseil d’administration aurait adopté une politique limitant l’accès de la direction aux informations secrètes en vue de tenir Kalanick à l’écart de ces données sensibles. “Nous avons été contraints de prévoir des barrières de sécurité spécialement pour lui, bien qu’il parvienne à chaque fois à les franchir”, a raconté un témoin anonyme à Recode.
Sans oublier la procédure judiciaire contre Uber qu’a lancée Waymo, une filiale d’Alphabet. Les surprises peuvent être nombreuses dans cette affaire tournant autour d’un vol de propriété intellectuelle dans le domaine des voitures autonomes. On ignore ainsi encore à quel point Travis Kalanick a joué un rôle clé dans cette affaire. Bref, la fin des problèmes d’Uber ne semble pas encore en vue…
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici