Proximus s’abstient de mettre des bâtons dans les roues de son futur ex-patron

Guillaume Boutin. © Belga Image

Proximus a décidé de ne pas faire jouer une clause anti-concurrentielle qui figure dans le contrat de son futur ex-CEO, Guillaume Boutin. Une telle disposition aurait pu compliquer le transfert du patron français vers un opérateur concurrent.

Guillaume Boutin, actif au sein du groupe Proximus depuis sept ans et occupant le rôle de CEO depuis décembre 2019, quittera l’entreprise à la mi-mai pour rejoindre le groupe britannique Vodafone en tant que CEO Vodafone Investments & Strategy. Annoncé vendredi, ce départ a surpris car le contrat du responsable avait été encore prolongé l’été dernier, avec une belle augmentation à la clé.

Proximus laisse donc filer son CEO vers cet autre acteur des télécommunications. L’entreprise aurait pu compliquer la donne en activant une clause de non-concurrence. Certaines entreprises ajoutent de telles conditions dans leurs contrats pour éviter de voir des responsables passer immédiatement chez un rival.

Dans un tel cas de figure, Proximus aurait cependant dû y mettre le prix. Guillaume Boutin aurait certes été prié de se tenir à l’écart de tout acteur du secteur pendant un certain temps mais l’entreprise aurait alors dû le dédommager. Et son précédent contrat mentionnait une année entière de salaire.

“L’application d’une clause de non-concurrence doit toujours être examinée dans le contexte précis du départ”, commentait lundi un porte-parole de Proximus. “Aujourd’hui, le groupe estime que ce n’est pas justifié de la faire jouer.”

M. Boutin quitte l’entreprise sans indemnité de départ, ajoute le porte-parole. Mais il conserve les 75.000 actions Proximus qui lui ont été octroyées fin juillet lorsqu’il a prolongé son contrat. Ce paquet représente en ce moment près de 400.000 euros. Le Français est toutefois tenu de les conserver pendant trois ans, soit jusqu’à l’été 2027.

Les bonus en actions ont été attribués après les critiques des actionnaires qui reprochaient à la hiérarchie de Proximus de ne pas détenir d’actions et d’ainsi ne pas être assez concernée par les revers boursiers encaissés ces dernières années. Guillaume Boutin soutenait dernièrement que les actions Proximus étaient sous-évaluées dans une période où de lourds investissements étaient effectués dans l’infrastructure et l’internationalisation de l’entreprise.

Le banc politique s’est inquiété de la faiblesse du cours de l’opérateur. Le président du MR  Georges-Louis Bouchez appelait à un remaniement dans le management et le conseil d’administration. Quant au député N-VA, Michael Freilich, il avait demandé il y a quelques mois que le futur gouvernement revoie le nouveau mandat de Guillaume Boutin. Après l’annonce du départ de ce dernier, M. Freilich s’est encore étonné de le voir partir avec “un parachute doré”, en référence au paquet d’actions. Il se demande si cet avantage ne peut pas lui être retiré.

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