On recherche 11.573 ‘digital experts’, selon Agoria
‘Digital expert’, voilà bien une profession à carence structurelle avec 11.573 places vacantes fin 2012, en hausse de 2,8 pour cent par rapport à l’année précédente, selon Agoria.
Agoria, la fédération de l’industrie technologique, a fin 2012 recensé en tout 11.753 places vacantes d’experts numériques (‘digital experts’) dans le secteur ICT et dans les entreprises s’adressant aux utilisateurs finaux. Cela représentait une hausse de 2,8 pour cent en comparaison avec les quelque 9.000 places vacantes de 2011, un nombre qui était déjà supérieur à ce qu’il était durant les années de crise précédentes. Le top trois des offres d’emploi était constitué par les analystes et consultants ICT business (3.500 environ), les développeurs systèmes (HW et SW) (quelque 1.900) et les experts en infrastructure et maintenance ICT (1.000 environ). Les besoins sont manifestement plus importants en Flandre (8-9.000) qu’à Bruxelles (2-3.000) et qu’en Wallonie (1.000-1.500). En tout, quelque 160.000 ‘digital experts’ étaient opérationnels en 2012 dans notre pays, ce qui représentait également une hausse par rapport à l’année précédente (quelque 159.000). Plus de 50.000 d’entre eux étaient actifs dans le secteur ICT et plus de 100.000 dans des entreprises s’adressant aux utilisateurs finaux. Les places vacantes étaient réparties elles aussi plus ou moins selon ce rapport de force, apprend-on encore. “Avec ces 11.753 ‘digital experts’ en plus, nous aurions pu augmenter notre PIB d’1,3 milliard d’euros”, affirme Baudouin Corluy, directeur d’Agoria ICT.
Agoria continue d’insister sur le fait d’entreprendre plus d’actions dirigées vers les jeunes, afin de les inciter à devenir informaticiens, mais aussi sur plus de formations en vue de conserver les informaticiens plus anciens et accroître l’influx chez les non-informaticiens, ainsi que de faire appel à plus d’externalisation. Cet appel est répété depuis des années déjà, et Agoria organise à cette fin notamment un Agoria CEO Tour, des visites d’informaticiens dans des écoles, ainsi que des visites d’élèves dans des entreprises. Les chiffres issus de l’enquête salariale de Data News relativisent aussi les efforts en matière de formations car les données relevées cette année indiquent que plus de 30 pour cent des répondants n’ont bénéficié d’aucune journée de formation au cours de l’année écoulée.
L’exemple AXA
L’observation faite par Agoria a trouvé cette année un écho auprès du bancassureur Axa, qui a également parlé ouvertement de ses besoins. En tant qu’entreprise leader dans le secteur belge de la bancassurance, Axa oeuvre dès aujourd’hui en vue de remplir les nouveaux canaux de contact avec les clients, où doit primer un mix de trafic ‘numérique’ et de ‘multi-canal’. Comprenez un mix ‘click & face’, où doivent se compléter le contact personnel (pour les produits d’assurance vie notamment) et le numérique pur (pour les produits davantage ‘commodity’). Le développement de cet ensemble doit aussi se faire plus rapidement et non pas dans le cadre de projets d’un an ou pluriannuels, selon André Vanden Camp, COO d’Axa Belgique. Pour pourvoir aux places vacantes d’analystes business, architectes, analystes, etc. pour le nuage et les solutions ‘big data’ notamment, Axa prévoit une autre approche RH. Elle envisage ici Facebook et d’autres canaux, mais “l’on préparera aussi leur intégration à d’autres générations d’informaticiens”, selon Vanden Camp, en plus d’autres sources de motivation. Pour ce qui est des formations, Axa propose depuis deux ans l’accompagnement ‘My Future’, et cela s’applique à tous les informaticiens chez le bancassureur. L’on y envisage 5 à 7 jours de formation par an, qui sont proposés dès l’engagement du personnel.
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