Offre d’emploi: président (m/f) visionnaire, audacieux et… titulaire de la carte de parti ad hoc pour Belgacom
Après le deuxième sauvetage de Dexia, le gouvernement souhaiterait insuffler un souffle nouveau dans le monde financier belge et adopter un nouveau cap pour les entreprises publiques.
Après le deuxième sauvetage de Dexia, le gouvernement souhaiterait insuffler un souffle nouveau dans le monde financier belge et adopter un nouveau cap pour les entreprises publiques.
Le conseil d’administration de la toute nouvelle acquisition de la Belgique, Banque Dexia Belgique, ne serait plus constitué de politiciens pouvant bénéficier de jolis émoluments en remerciement pour services rendus. Non, il y aurait désormais une sélection indépendante effectuée par une agence de chasseurs de têtes tout aussi indépendante. Telles ont été les aimables paroles prononcées par Yves Leterme du haut du perchoir au Parlement.
Or Leterme travaille aujourd’hui à Paris, et c’est le PS qui mène encore et toujours la danse: le gouvernement n’a pas tenu compte du conseil (dont coût 100.000 euros) du chasseur de têtes Egon Zehnder, parce que le PS n’acceptait pas que Guy Quaden n’ait pas été classé tête de liste. Et c’est tout un carrousel qui a ainsi été mis en branle, où l’on retrouve tous les “postes” vacants à répartir entre les partis au gouvernement. Un éternel recommencement…
Tel est aussi le cas pour Belgacom, et le CD&V de penser à Etienne Schouppe pour insuffler ce souffle nouveau, jeune et frais en toute connaissance de cause chez Belgacom, à tout le moins selon son propre cadre de références. La limite d’âge de 70 ans pour les membres du conseil d’administration de Belgacom sera dans ce cas bien vite adaptée.
La légèreté avec laquelle le CD&V et, par extension, le gouvernement agit dans ce cadre, est choquante. Car le joyau de la couronne des entreprises publiques belges, Belgacom, une entreprise importante s’il en est avec ses millions de clients et ses 6.000 collaborateurs, mérite mieux que cela.
Belgacom mérite un conseil d’administration et un président de réputation irréprochable, ayant la connaissance du secteur télécom, mais surtout quelqu’un d’audacieux. L’audace de contrôler l’enfant terrible, Didier Bellens, de surveiller non seulement les résultats financiers, mais aussi la réputation de cette entreprise, ainsi que de vérifier les relations entre le management et le personnel, afin de créer une ambiance de travail optimale.
Si le gouvernement ne trouve pas nécessaire d’intervenir, lorsque le CEO de ce membre du BEL20 est systématiquement mis en cause par des scandales allant du traitement d’actions avec délit d’initié, en passant par la corruption, jusqu’à une politique des relations humaines déficiente et la commande de conseils juridiques équivoques pour se couvrir contre des coûts somptuaires pour l’entreprise, le conseil d’administration et son président doivent alors prendre leurs responsabilités. Et cela doit se faire avec opiniâtreté non seulement vis-à-vis du CEO, mais aussi vis-à-vis du gouvernement qui laisse Bellens suivre sa voie.
Le président doit oser mettre son propre poste sur la sellette, si le CEO et le gouvernement continuent de faire la sourde oreille. Malgré sa nomination par le gouvernement et son propre parti, le président, doit oser se détacher de ce parti pour surveiller les perspectives à long terme de l’entreprise.
Quelque chose pour laquelle il n’y a pas que la connaissance et l’audace qui sont nécessaires, mais aussi et surtout la passion de défendre l’entreprise contre toutes les agressions de l’extérieur et, tout spécialement, de l’intérieur. Reste encore à savoir si cela peut aller de pair avec la culture politique et la déontologie en vigueur dans l’actuel gouvernement.
Peter Dedecker, parlementaire de la N-VA.
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