L’Inde également menacée par la pénurie de personnel IT
Les spécialistes indiens du développement ou de services informatiques en offshore risquent de ne pas exploiter un formidable potentiel s’ils ne trouvent pas la main-d’oeuvre suffisante. Des sociétés comme Infosys ont commencé à recruter dans des universités américaines ou britanniques.
Selon la très influente association indienne Nasscom (National Association of Software and Services Companies), le secteur du logiciel et de services IT emploie déjà près de 900.000 personnes en Inde , soit 120.000 de plus qu’il y un an. Les exportations indiennes en matière de services et logiciels ICT ont grimpé de 33% entre 2005 et 2006 pour atteindre 17,3 milliards de dollars. La forte demande concerne typiquement les services de développement et de maintenance logicielle, l’intégration de systèmes, la gestion applicative ou la gestion d’infrastructures externalisées, mais aussi, de plus en plus, le test logiciel et la création de “web services “et d’architectures orientées services (SOA).Et le boom devrait se poursuivre, voire s’amplifier. Ainsi, Nasscom a fait réaliser une étude qui prévoit que rien que le secteur IT (sans parler d’autres secteurs d’ingénierie) peut générer 40 milliards de dollars de revenus supplémentaires d’ici 2020. Nasscom estime, sur la base du niveau d’expérience et de la masse de “talents” disponibles actuellement, que l’Inde est bien placée pour réaliser 25% de ce potentiel. Mais si ce pays veut conserver son avantage actuel en matière de services offshore, il va devoir attirer du personnel étranger, le former et le fidéliser.Les géants du secteur informatique indien l’ont bien compris. C’est ainsi qu’Infosys (qui fait partie avec Tata, Wipro, Satyam et HCL du top 5 des exportateurs IT indiens) a lancé un programme “Global Talent Program” qui vise à attirer des cerveaux de l’étranger. 126 diplômés d’universités américaines ont déjà rejoint le campus de l’entreprise à Mysore, à 140 km de Bangalore. Ils devraient être bientôt rejoints par 35 diplômés britanniques. Infosys va renforcer ce programme de recrutement en 2007, notamment dans les meilleures universités britanniques. Le but est qu’une bonne part de ces “non-Indiens” retournent ensuite dans leur pays d’origine pour s’y mettre au service de leur multinationale. Plus généralement, les entreprises indiennes veulent d’ici 2020 jouer davantage la carte de la “valeur ajoutée” au détriment de l’argument, toujours prépondérant aujourd’hui, de la main-d’oeuvre bon marché. Dans un récent rapport, IDC épingle que de plus en plus de fournisseurs ICT mondiaux ne se limitent plus à l’Inde mais s’implantent également en Chine, en Europe de l’est ou en Amérique latine.
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