Les budgets IT augmentent, mais les compétences restent un problème

. © .
Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Bonne nouvelle; les budgets IT et les investissements en IT sont à nouveau en augmentation. Moins réjouissant : la recherche des compétences adéquates constitue un frein au succès pour un quart des CIO.

Les budgets en IT professionnelle ont à nouveau le vent en poupe. En moyenne, le budget IT du CIO européen progresse de 1,4%. Voilà ce qui ressort d’une enquête de Gartner dont les résultats ont été présentés lors du Gartner Symposium/ITxpo à Barcelone. Ce taux de croissance est certes le plus bas de toutes les régions du monde – la hausse est en moyenne de 2,2% dans le monde, avec même + 4,3% dans la zone APAC -, mais il est encourageant, estime Andy Rowsell-Jones vice-président Recherche chez Gartner. “Si l’on y inclut le phénomène de l’IT fantôme, le budget total serait même d’un quart plus élevé”, calcule-t-il.

Plus étonnant encore, l’IT fantôme est selon notre interlocuteur nécessaire pour stimuler l’innovation et promouvoir une approche de l’IT bimodale. “L’IT fantôme apparaît lorsque des collaborateurs ou des équipes commencent à expérimenter. Et ces expériences sont nécessaires pour savoir quelle technologie ou quelle approche fonctionne. Réprimer l’IT fantôme ne semble donc néfaste”, affirme Rowsell-Jones.

Quels types de dépenses?

Les budgets augmentent, mais les dépenses effectives sont également en hausse. Pour cette année, Gartner table sur une augmentation qui restera limitée à un bien maigre 0,6% dans la zone EMEA, tandis que les analystes s’attendent pour 2017 à une progression des dépenses IT de 1,9%. La bride n’est donc pas d’emblée lâchée. La question est dès lors de savoir quels types de dépenses le département IT privilégie.

Certainement pas les appareils : c’est en effet cette diminution qui explique la faible hausse cette année et qui va encore peser légèrement sur la croissance l’an prochain (- 0,8%). Ce sont surtout les logiciels (+ 6,8%) et les services IT (+ 4,1%) qui représentent l’essentiel de la hausse des dépenses. Les services de communication (+ 0,7%) et les systèmes pour datacenters (+ 1,4%) présentent une légère progression. Par le passé, le segment des datacenters augmentait au même rythme que les logiciels, mais la percée du Sofware-as-a-Service (SaaS) et le cloud ont changé la donne.

Plus de BI, moins d’ERP

Un nombre croissant d’entreprises misant désormais sur la numérisation, la part de celle-ci dans le budget IT total ne cesse de croître. Surtout dans le segment des top performers défini par Gartner et où 33% du budget sont désormais consacrés au numérique, un pourcentage qui va même atteindre pas moins de 43% d’ici 2018. A titre de comparaison, une entreprise européenne moyenne investit désormais 19% de son budget IT dans la numérisation.

Si l’on analyse plus en détail encore les résultats, on constate une hausse des investissements dans les logiciels BI et les solutions analytiques. Ainsi, 37% des 749 répondants européens indiquent dépenser davantage dans le décisionnel et l’analytique.

Andy Rowsell-Jones précise par ailleurs que les investissements dans l’ERP sont nettement moindres que par le passé. “De très nombreux CIO considèrent leurs solutions ERP actuelles comme suffisantes et préfèrent se tourner vers la BI et les outils analytiques. Chez les top performers, la tendance est encore nettement plus marquée. Ainsi, pas moins de 47% de ces entreprises investissent les sommes les plus importantes dans la BI/analytique, tandis que le volet ERP ne représente plus que 8%.”

Recherche: compétences

Moins bonne nouvelle: plus de 26% des entreprises interrogées considèrent les compétences comme le frein majeur au succès de leur stratégie IT. C’est d’ailleurs exactement le même pourcentage que celui obtenu lors de l’enquête de l’an dernier. Comme quoi en dépit des efforts de l’industrie et des pouvoirs publics, le problème reste entier.

Et très mauvaise nouvelle : les compétences où la pénurie est la plus forte sont “information/analytics/data science/business intelligence”, précise encore Rowsell-Jones.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire