Le Cyber Command de la Défense accueille 4 jeunes en partenariat avec Molengeek et BeCode
Le Cyber Command de la Défense, appelé à devenir une 5e composante de la Défense dans les prochains mois, va accueillir pour la première fois quatre recrues issues d’un partenariat avec MolenGeek et BeCode, deux associations actives dans la formation aux secteurs du digital et engagées dans une perspective d’intégration sociale.
La ministre de la Défense, Ludivine Dedonder (PS), a présenté ce projet mercredi en marge d’une réunion entre Cyber ambassadeurs et Cyber commanders des pays de l’Union européenne à l’occasion de la présidence belge du Conseil de l’UE. Lors de son discours lançant une journée dédiée à la sécurité entre partenaires européens, la ministre a mis l’accent sur le recrutement de nouveaux profils au sein de la Défense, décrite comme “un acteur crucial du marché de l’emploi en Belgique, de la promotion sociale, offrant des opportunités de carrière sans précédent (…)”.
Dans cette optique, des partenariats ont été mis en place avec les associations MolenGeek et BeCode. “Ce partenariat permet à des jeunes de rejoindre le Cyber Command de la Défense après une formation de sept mois certifiée par Microsoft”, a expliqué Ludivine Dedonder. “Une fois intégrés au Cyber Command, ils s’orientent et se forment selon leur profil. Il y a 40 métiers différents au sein du Cyber Command.”, a-t-elle ajouté.
Interrogée sur le niveau de formation en matière de cybersécurité en Belgique, la ministre s’est dite “rassurée”. “Nos jeunes et moins jeunes ont autant de compétences que dans d’autres pays”, a-t-elle dit.
Joint Cyber Defense Resilience Force
La ministre décrit ce projet comme un “atout”, soulignant l’importance d’accueillir des jeunes peu ou pas formés. “C’est véritablement une opportunité à saisir pour les passionnés. Nous recrutons des gens diplômés comme des ‘geeks’ qui ne sont pas passés par des circuits conventionnels de formation.”
Ludivine Dedonder a également présenté le projet de “Joint Cyber Defense Resilience Force”, visant à créer une réserve au sein du Cyber Command. Au travers de partenariats avec le secteur privé, la Défense belge cherche à élargir son vivier d’experts afin d’être en mesure de répondre à toute attaque de grande ampleur pouvant survenir. “Il ne s’agit pas de s’engager dans une guerre de talents avec le secteur privé mais de travailler à une alliance des talents. Nous ne pourrons pas offrir les meilleurs salaires mais nous proposons un cadre de travail et des missions qu’aucun acteur privé ne peut proposer.”
De façon globale, la ministre a insisté sur l’importance d’une approche “duale” en matière de cybersécurité afin de garantir la protection des systèmes d’armes et réseaux de la Défense mais également d’infrastructures civiles critiques (réseau électrique, distribution d’eau…) et des entreprises. Elle a en outré évoqué les menaces hybrides qui pèsent sur de nombreux pays et prennent la forme, entre autres, d’opérations de désinformation et d’ingérence. Dans ce cadre, des synergies avec le domaine du renseignement sont développées.
Le Cyber Command de la Défense a vu ses effectifs augmenter de plus de 10% en un an, a confié la ministre de la Défense. Plusieurs centaines de personnes (aucun chiffre précis ne peut être communiqué, ndlr) y travaillent désormais et des centaines de postes seront à pourvoir dans les prochaines années pour assurer la croissance de cette nouvelle composante.