L’AI peut prévoir si vous souhaitez changer d’emploi

Ginni Rometty
Els Bellens

Au moyen de l’intelligence artificielle, IBM peut prévoir quels employés veulent quitter l’entreprise. Voilà ce qu’a déclaré la CEO Ginni Rometty lors d’une conférence sur les ressources humaines.

Selon Rometty, l’entreprise, qui occupe 350.000 personnes dans le monde, peut prévoir avec une précision de 95 pour cent qui, parmi ses employés, envisage de remettre sa démission. L’algorithme, connu en interne sous l’appellation ‘predictive attrition program’ (programme de départs annoncés), est capable déterminer les personnes voulant changer d’emploi et d’établir dès lors une liste d’actions à entreprendre par les managers, afin de veiller à ce qu’elles restent à bord. “Le meilleur moment pour garder un collaborateur, c’est avant qu’il ait pris la décision de s’en aller”, a expliqué Rometty lors de la conférence.

Elle n’a toutefois donné aucun détail sur la manière dont fonctionne l’algorithme ni sur les facteurs permettant de savoir qui en a assez d’exercer sa fonction, jusqu’à chercher et trouver un autre emploi ailleurs. Rometty a cependant révélé que, selon elle, l’intelligence artificielle aura une influence sur 100 pour cent des emplois.

Dans son entreprise, l’AI est déjà utilisée pour moderniser le département des ressources humaines. IBM entend par exemple automatiser en partie les tâches, où les RH traditionnelles n’ont guère d’emprise, ou de moins se faire assister par l’intelligence artificielle. C’est ainsi que l’entreprise a renoncé à son évaluation annuelle des performances, que les compétences sont désormais abordées sur une base trimestrielle, et qu’elle tente aussi de spécifier quelles aptitudes sont importantes pour l’avenir.

Ces mesures de rétention du personnel sonnent un peu creux au vu des nombres phases de licenciements qui ont touché IBM ces dernières années. Le nombre de collaborateurs de l’entreprise a en effet diminué de 25 pour cent au niveau mondial depuis 2012, lorsque Rometty fut nommée CEO. Une grande partie d’entre eux sont partis, selon divers témoignages, parce qu’ils étaient trop âgés. Rometty, qui a plaidé notamment pour un recyclage des collaborateurs, préfère qu’on se focalise sur les justes compétences requises. “Si vous possédez une compétence qui n’est pas nécessaire pour l’avenir, qui se retrouve en abondance sur le marché et qui ne s’inscrit pas dans la stratégie poursuivie par votre entreprise, vous n’êtes pas dans une position favorable pour rester en place”, a-t-elle expliqué. “Je crois fermement dans la transparence au niveau des compétences.”

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire