Saskia Kinds (Cronos Group): ‘En quête d’innovation, il faut retirer ses oeillères’
Saskia Kinds, business coach et mentor au sein du Cronos Group, avait été en 2015 nominée au titre d’ICT Woman of the Year. Elle était alors active dans l’entreprise ICT et d’ingénierie USG Innotiv. ‘C’est agréable de travailler avec des jeunes. On peut leur transmettre des choses pour qu’ils puissent progresser.’
Saskia Kinds, économiste de formation, débuta sa carrière dans le secteur du travail temporaire. Au bout de quelques années, elle fut engagée comme directrice des ressources humaines au sein de la firme d’ingénierie Keppel Seghers. Lorsqu’elle occupe en 2007 la même fonction chez USG Innotiv, l’actuelle USG ICT Professionals, elle combina l’aspect volatil du monde du travail temporaire avec le côté technique de l’ingénierie et de l’ICT. ‘Je ne connaissais rien en ICT, mais le domaine me fascinait depuis mon expérience dans l’intérim. Je suis donc arrivée dans l’ICT plutôt par hasard.’
‘Sérendipité’
Lorsqu’elle quitta USG en 2015, elle n’avait pas un job précis en tête. Elle rejoignit en fait Cronos, parce que la priorité y était accordée à l’innovation. ‘En tant que business coach de Cronos, j’aide de jeunes collaborateurs jouissant d’une formation technique à démarrer une entreprise et à la faire évoluer. Je trouve fantastique de pouvoir rechercher des solutions en continu. Sur le plan technique, il y a nettement plus à faire que ce qu’on peut imaginer aujourd’hui. Je convaincs des entreprises à utiliser des technologies pertinentes telles l’intelligence artificielle. C’est agréable de travailler avec des jeunes personnes enthousiastes. On peut leur transmettre des choses pour qu’elles puissent progresser.’
Dans sa quête d’innovation, Saskia Kinds se laisse guider par la ‘sérendipité’, consistant à trouver quelque chose de valeur qu’on ne recherche pas forcément et qu’on pourrait qualifier d’heureux hasard. ‘En plus d’être un magnifique terme, la sérendipité représente également un fantastique état d’esprit. Dans le livre ‘The Serendipity Mindset’, on peut lire que le bonheur peut être forcé en contemplant les choses d’une juste manière. Pour innover, il est important par exemple de retirer ses oeillères et de regarder à gauche et à droite ce qui se passe. J’essaie aussi de faire passer ce message chez les autres.’
Des jeunes femmes comme modèles à suivre
Sa nomination en 2015 au titre d’ICT Woman of the Year remplit Saskia Kinds non seulement de fierté, mais aussi d’étonnement. ‘C’est probablement ma fausse modestie qui se manifesta. Toujours est-il que j’étais incapable de programmer quoi que ce soit. J’ai fortement étoffé mon réseau et entrai en contact avec des femmes passionnantes telles Martine Tempels et Saskia Van Uffelen. Durant cette période, j’ai aussi réfléchi à la façon de motiver davantage les jeunes filles à choisir cette profession. Je me souviens que lors d’un débat-lunch, j’avais déclaré, façon de parler, que les modèles à suivre étaient des femmes aux cheveux gris. Il n’y avait à ce moment-là aucune connexion avec des jeunes filles, ce qui fait que cette réflexion était éloignée de leur propre expérience. C’est alors que fut donné le coup d’envoi de la Young ICT Lady of the Year.’
Le principal défi à relever pour le secteur ICT, c’est de trouver les collaborateurs ad hoc. ‘Il n’est ici pas toujours question de profils IT classiques tels des développeurs, mais aussi de collaborateurs au mode de pensée numérique. Il convient de ratisser plus large, puisque tout se numérise dans la société. Heureusement, des étapes ont déjà été franchies dans l’enseignement. Conjointement avec l’arrivée de la technologie, il faut bien entendu faire face à toute la problématique de la sécurité et de la confidentialité. Où faut-il tracer la ligne? L’éthique est cruciale. C’est un débat que nous devons oser mener.’
Yoga
Pour se relaxer, Saskia Kinds aime rencontrer des ami(e)s après les heures de travail. Elle a aussi découvert la valeur du yoga. ‘Cela me donne la paix intérieure, au contraire du yin et du yang, qui est trop philosophique pour moi. Il me faut du mouvement.’ Avant le corona, elle se rendait régulièrement en Espagne, où elle effectuait de longues balades. ‘C’est la façon idéale de se déconnecter. Pendant les vacances, j’apprécie la lecture. Enfin, j’aime aussi faire des projets. Je suis du reste toujours à la recherche de projets, comme rénover une pièce. Ne rien pouvoir planifier, ce fut pour moi le pire qui me soit arrivé durant l’année et demie que dura la pandémie du corona.’
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