Selon une étude, les femmes bientôt davantage lésées par l’IA que les hommes
Les femmes seront probablement plus désavantagées que les hommes par l’émergence de l’intelligence artificielle, selon des experts de McKinsey. D’après un nouveau rapport du groupe-conseil américain, l’IA pourrait en effet rendre superflu quasiment un tiers du total des heures prestées dans l’économie américaine. Les chercheurs ont calculé qu’aux Etats-Unis, les femmes courent une fois et demi plus de risque que les hommes de devoir rechercher un nouvel emploi, parce que leur travail sera assumé par l’IA.
Selon les experts, ce dernier point est dû au fait que les femmes sont surreprésentées dans les branches professionnelles caractérisées par des emplois à bas salaire. Or c’est surtout ce genre de travail qui pourrait être plus facilement assumé par un ordinateur. Il est question par exemple de travail bureautique de support et de service à la clientèle.
Toujours selon McKinsey, les travailleurs noirs et hispaniques aux Etats-Unis ressentiront en outre plus rapidement les effets négatifs, lorsque la demande d’ouvriers de production diminuera en raison des innovations technologiques en cours. Les chercheurs estiment que d’ici la fin de 2030, 12 millions de travailleurs devront changer d’emploi aux Etats-Unis. En partie, cette situation sera également due à la durabilité et au souhait des entreprises de devenir neutres en CO2. Pareil revirement bouleversera fortement le marché du travail américain dans les années à venir, selon les attentes.
Acquérir des compétences supplémentaires
Ce qui est inquiétant, selon le directeur de McKinsey, Kweilin Ellingrud, c’est que ce revirement sera surtout ressenti par les travailleurs à bas salaire. Le risque qu’ils doivent changer d’emploi, sera jusqu’à quatorze fois plus grand que chez les personnes les mieux payées. Les plus lésés devront bientôt acquérir des compétences supplémentaires pour trouver un nouveau travail.
Mais en fin de compte, ce seront toutes les professions de service – des avocats et professeurs jusqu’aux conseillers financiers et aux architectes – qui devront changer suite à l’essor des chatbots tels ChatGPT par exemple. ‘Cela ne sera probablement pas vraiment une catastrophe’, déclare Michael Chui, associé de McKinsey. ‘Mais cela modifiera quasiment tous les emplois.’