Moins d’emplois dans l’industrie technologique: Agoria demande de passer à l’action

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Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Pour la première fois en trois ans, le nombre total d’emplois dans l’industrie technologique a régressé, selon Agoria. La fédération sectorielle demande dès lors une intervention d’urgence, afin de dynamiser l’industrie.

Alors qu’au début de cette année, il était encore question d’une croissance, la fédération technologique observe à présent un recul des emplois et des places vacantes. Des chiffres de l’ONSS, il apparaît que pour la première fois en trois ans, le nombre d’emplois dans l’industrie technologique est en baisse: -1.551 au deuxième trimestre de 2023. Le nombre de places vacantes est lui aussi en diminution. Il s’agit là de la plus forte régression depuis le début de la crise du corona. Si on jette un coup d’œil plus loin en arrière et si on laisse quelque peu de côté la crise du corona, cela représente le premier réel affaissement en l’espace de 8 ans. ‘Une inquiétante rupture de la tendance’, déclare-t-on chez Agoria lors de la présentation de la nouvelle analyse conjoncturelle et d’un mémorandum électoral. Agoria y invite du reste tous les partis politiques du pays à accorder au cours de la prochaine législature suffisamment d’attention à l’industrie technologique et à prendre sans tarder des mesures en vue de renforcer la compétitivité de celle-ci. 

‘Il y a des pertes d’emplois même dans le secteur numérique’

‘Les signes avant-coureurs négatifs en provenance de l’industrie doivent servir d’électrochoc pour nos responsables politiques. Il y a à présent des pertes d’emplois même dans le secteur numérique’, affirme Bart Steukers, CEO d’Agoria. Selon Steukers, rien de moins qu’une tempête va balayer l’industrie belge et, partant, européenne. ‘Notre industrie technologique belge s’est distinguée ces dernières années, mais elle est à présent sous pression, surtout à partir de l’étranger. Nous devons oser regarder 10 à 15 années plus avant et pas simplement maintenir, mais aussi renforcer notre position’, ajoute Steukers.

Action immédiate

Bart Steukers (Agoria). © DN

Dans les récentes déclarations gouvernementales, les belles paroles ne manquent pas à propos de l’industrie technologique, mais Agoria souhaite qu’elles se traduisent en une action immédiate. Et la fédération de mettre en avant quelques ‘recommandations essentielles’, dont d’abord un ajustement de l’indexation automatique des salaires et une révision de la loi sur la norme salariale. Plus spécifiquement dans l’enseignement, il convient, selon Agoria, de miser plus nettement sur la connaissance de base STEM et sur les compétences numériques. La fédération se demande aussi si le système des flexi-jobs ne peut pas être étendu à toutes les entreprises sur le marché du travail et s’il ne serait pas possible de les laisser décider elles-mêmes de proposer ou non des flexi-jobs. Un troisième point-clé porte sur le maintien de la recherche et du développement en tant qu’atout pour notre pays. Vous trouverez le mémorandum électoral complet sur enroute2024.be.

‘Nous nous trouvons au beau milieu de trois grandes transitions: une géopolitique, une numérique et une écologique. En tant qu’industrie technologique offrant plus de 328.000 emplois directs et autant d’indirects, nous pouvons être une force motrice dans chacune d’elles. A condition d’être suffisamment soutenus, nous serons le moteur de la numérisation et de la croissance verte, les garants d’une prospérité durable’, conclut Bart Steukers.

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