Bien que l’écart salarial ajusté dans les secteurs belges de l’IT et de la technologie soit très faible (0,68 pour cent), ces secteurs restent pourtant confrontés à plusieurs problèmes structurels. Voilà ce qui ressort de la dernière enquête Tech Reward Survey réalisée par l’entreprise de consultance en ressources humaines Hudson.
Pour calculer l’écart salarial, Hudson, filiale de Randstad, a analysé les salaires des hommes et des femmes occupant des postes comparables, toutes organisations confondues. Au total, 41.301 rémunérations d’employés des secteurs IT et technologique ont été examinées. L’écart salarial global entre les hommes et les femmes n’est que de 0,68 pour cent, bien en deçà de la moyenne nationale d’1,79 pour cent.
Différences extrêmes
En revanche, un quart des organisations présentent un écart salarial supérieur à 5 pour cent, dans la majorité des cas (19 pour cent) en faveur des hommes. Les petites entreprises, en particulier, semblent afficher les pires résultats avec un écart salarial présent dans 38 pour cent des cas.
De plus, les chercheurs constatent des ‘différences extrêmes’ pour les fonctions hautement spécialisées confrontées à d’importantes pénuries, comme certains postes en cybersécurité. Hudson qualifie également d’étonnantes les différences entre les tranches plus âgées et plus jeunes: ‘Une politique de rémunération objective identifie l’expérience comme un facteur légitime de différenciation salariale, mais cela contraste fortement avec les écarts salariaux inexplicables qui découlent uniquement de l’âge. A postes équivalents, les organisations doivent mettre en œuvre une politique de rémunération cohérente avec des échelles salariales claires’, déclare Wouter Beuckels, senior reward manager chez Hudson.
Guère de marge de manœuvre pour une augmentation salariale
La majorité du personnel occupé dans le secteur IT belge a freiné ses demandes d’augmentation salariale en 2025. La médiane des augmentations salariales n’a en effet été que de 0,19 pour cent, ce qui contraste fortement avec les autres segments de l’industrie technologique. C’est ainsi que les entreprises du secteur de la fabrication de matériel informatique et de produits électroniques ont été les plus généreuses, accordant à leurs employés une augmentation salariale substantielle de 3,58 pour cent au-delà de l’index.
Au total, cela se traduit par une différence significative: la croissance des salaires fixes sur les quatre dernières années n’est que de +1,7 pour cent dans le secteur IT, contre +5,38 pour cent sur le marché global. Toutefois, cette stagnation des salaires fixes est compensée par une rémunération variable et des avantages extra-légaux, ce qui témoigne d’un modèle de rémunération fondamentalement différent dans le secteur technologique. La composition des packs salariaux du secteur diffère sensiblement de celle du marché global. Cela est particulièrement évident chez les nouveaux arrivants, qui sont beaucoup plus susceptibles de bénéficier d’une voiture de fonction (77 pour cent contre 38) et d’indemnités de frais généraux (92 pour cent contre 63). En outre, le secteur technologique affiche de bonnes performances en termes de primes salariales (CAO 90).
Solide
‘Le fait que le secteur IT au sens large ait limité la médiane des augmentations salariales à seulement 0,19 pour cent est singulier sur un marché où la pénurie de professionnels IT demeure un problème structurel’, déclare Wouter Beuckels. ‘Mais même si cela entraîne un ralentissement de la croissance du salaire fixe, les bonnes performances dans le domaine des rémunérations variables et des avantages extra-légaux garantissent que le salaire global dans le secteur technologique reste solide et élevé.’